Une vaste consultation dans une douzaine de villes ontariennes est actuellement menée auprès des communautés et des nouveaux arrivants pour valoriser et faciliter l’intégration des immigrants francophones.
Première du genre, cette consultation permettra aux trois Réseaux de soutien à l’immigration francophone (RIF) de la province de se doter d’un plan stratégique pour les cinq années à venir.
Contrairement aux autres provinces du Canada qui ont un seul réseau avec des antennes locales, trois réseaux cohabitent en Ontario. Ils assument des responsabilités dans leurs régions respectives (Nord, Est et Centre-Sud-Ouest) et collaborent régulièrement ensemble. Néanmoins, une meilleure coordination de leurs actions auprès des partenaires gouvernementaux et communautaires pourrait avoir un impact majeur sur la qualité des services rendus aux immigrants.
« La majorité d’entre eux arrivent au Canada par Toronto. L’enjeu est notamment de comprendre, anticiper, favoriser leur accueil dans les collectivités francophones du reste de la province comme le Nord ou le Niagara, explique André Lalonde, vice-président des Sentiers du leadership. Sa firme a été mandatée pour conduire la consultation avec le Centre régional de recherche et d’intervention en développement économique et communautaire de l’Université de Hearst.
« Il y a toujours eu une bonne concertation entre les RIF mais c’est insuffisant, poursuit-il. Avec un tel plan provincial, lié à chacun des plans d’action régionaux, on peut s’attendre à ce que les besoins locaux soient mieux pris en compte et que, dans le même temps, la force de frappe au niveau provincial soit meilleure. »
Services en français, autonomie économique et inclusion communautaire ont été au cœur de la consultation réalisée à Welland, le 17 mai, à la suite de la Table interagence du Niagara qui réunit les organismes communautaires de la région. D’autres suivront dans le Centre-Sud-Ouest : le 18 juin au Centre communautaire régional de London, le 20 juin au Centre de santé communautaire de Hamilton-Niagara et le 21 juin au Centre francophone de Toronto.
« Une des préoccupations majeures est de savoir comment rendre la communauté plus inclusive pour attirer et retenir les nouveaux arrivants », selon Émilienne Mondo, agente de projet au RIF Centre-Sud-Ouest pour les régions de Hamilton, du Niagara et de Toronto. « Trouver un emploi n’est pas suffisant, abonde André Lalonde. Si les gens ne se sentent pas acceptés, ils vont s’intégrer du côté anglophone. Le choix est facile. L’intégration sociale et aussi importante que l’intégration économique. »
Les consultations – ainsi qu’un questionnaire mis en ligne dans les prochains jours – devraient donner une bonne indication des attentes de chacun et permettre de dégager des priorités et des objectifs clairs en matière d’immigration en Ontario.