Métamorphosée en pays des merveilles, l’école secondaire Académie catholique Mère-Teresa a accueilli un public familial nombreux lors de son spectacle annuel, le mardi 15 mai à Hamilton.

N’en déplaise à l’acariâtre Reine de cœur (alias Jenna Leblanc) adepte des sentences tranchantes, Alice a gardé la tête sur ses épaules tout au long de la soirée. Ou faudrait-il dire « les » Alice puisque trois élèves ont incarné tour à tour le rôle de l’héroïne rêveuse et intrépide de Lewis Carroll.

Une impitoyable Jenna Leblanc en Reine de cœur, au côté de la malicieuse Danielle Frenette (chapelier toqué)

Autour de Nina Pogorzelec, Julia Richie et Kylie Miron, une quarantaine d’autres élèves de la 7e à la 12e année ont joué les personnages fabuleux du conte dans une performance alliant théâtre, chant et danse.

À la poursuite d’un lapin blanc pressé (Katerina Derikx), autant que d’elles-mêmes, elles sont allées de surprises en confusions, aidées dans leur quête par de mystérieux biscuits aux effets inattendus et les conseils de Karolynn Silveira, Brooklyn Fournier-Sarazin et Diana Mindreci, renversantes dans le rôle du chat du Cheshire.

Julia Richie (Alice) et les chats du Cheshire interprétés par Karolynn Silveira, Brooklyn Fournier-Sarazin et Diana Mindreci

Tout aussi extraordinaires étaient les personnages du chapelier toqué (Danielle Frenette), de la chenille philosophe (Quinn Murray) et du dodo joué par le tandem Jessica Opperman-Tailem Gingras. Sans oublier les inséparables Tweedle dum et Tweedle dee (Victoria Sky et Miles Mears) dont le discours absurde a véritablement désarçonné le public.

Bâtir cette contrée imaginaire n’a pas été simple pour l’équipe encadrante qui a dû rivaliser d’ingéniosité. Mené par les enseignantes Lorraine Girouard (direction artistique), Josée Bergeron (scène et décors) et Jocelyne Desjardins (costumes), le processus de remue-méninges a commencé dès la fin janvier pour s’acheminer progressivement vers des décors ingénieux intégrés dans une chorégraphie fluide et féérique.

Quinn Murray, une chenille de bon conseil qui sait voler de ses propres ailes

« Le défi était de jouer entre le réel et l’irréel, confie la directrice artistique, Mme Girouard. On a conçu des panneaux qui volent pour basculer d’un monde à l’autre, rendant les transitions aussi captivantes que les scènes. On a aussi dû réaliser des tours de passe-passe, comme fabriquer une porte gigantesque pour rendre le rétrécissement d’Alice vraisemblable. »

Une dizaine d’enseignants ont auditionné et noté les élèves en amont pour leur attribuer un rôle qui corresponde à leur personnalité, avant d’enclencher une longue période de répétitions. « Chacun a dû entrer dans son personnage, en s’appropriant sa psychologie et son costume dont on a travaillé les moindres détails, ajoute Mme Girouard. On voulait vraiment que nos élèves touchent du bout des doigts ce qu’est le professionnalisme et je pense qu’ils l’ont atteint. »

Katerina Derikx dans le rôle du lapin blanc

Si les studieux élèves d’art dramatique ont fait des merveilles sur les planches, en coulisses les techniciens en ont fait tout autant, rétablissant de justesse, avant le début du spectacle, le programme de l’éclairage.

Présenté devant les parents lors de deux représentations les 15 et 16 mai, le spectacle l’a été aussi devant plusieurs centaines d’élèves des écoles nourricières du Conseil scolaire catholique MonAvenir et d’immersion lors de quatre autres soirées, montrant à tous que le théâtre peut révéler des talents et le travail en commun faire des merveilles.

Victoria Sky et Miles Mears, inséparables Tweedle dum et Tweedle dee
Une quarantaine d’élèves de la 7e à la 12e année ont joué sur les planche de l’ACMT