Alexia Grousson
Depuis plusieurs années, une tradition ayant lieu le troisième jeudi du mois de septembre, a pris place dans tout le Canada. Il s’agit d’une manifestation pour dénoncer le sexisme, la culture du viol, toutes les formes de violence basée sur le genre, les agressions à caractère sexuel dont le harcèlement, la cyber violence ou encore la traite des personnes à des fins d’exploitation sexuelle.
Cette année, la mobilisation Reprenons la nuit, s’est tenue le 21 septembre à Hamilton et St. Catharines. Parmi les organismes participants, le Centre de santé communautaire de Hamilton Niagara (CSCHN) a répondu présent.
L’événement Reprenons la nuit ou La rue, la nuit, femmes sans peur a pris naissance dans les années 1970 à Philadelphia, après qu’une jeune microbiologiste, Susan Speeth, a été poignardé par un inconnu a quelques pas de son domicile alors qu’elle rentrait seule le soir.
Ce tragique événement a entraîné beaucoup de révolte et de protestation, mettant en avant une triste réalité : une femme qui marche seule n’est jamais en sécurité. La mobilisation s’est propagée dans le monde entier.
« Au CSCHN, nous avons un département contre la violence faite aux femmes. Nous avons des programmes dédiés à la sensibilisation et la prévention de la violence. C’était donc naturel et logique pour nous de participer à cette mobilisation, dans les deux villes », explique Esperance Ngendandumwe, intervenante en prévention et sensibilisation en matière d’abus au CSCHN.
Pour Hamilton, c’est l’organisme Sexual Assault Centre Hamilton and Area (SACHA) qui est à l’origine de la mobilisation. Le rassemblement a eu lieu à l’hôtel de ville, où des tables étaient disponibles pour les organismes, afin de présenter les services offerts dans le domaine.
La présidente de SACHA a prononcé un discours sur les droits des femmes, et des personnes ayant été victimes de violence ont fait des témoignages. La préparation des pancartes et des slogans avaient lieu en même temps. Les participants ont ensuite défilé dans les rues pendant une heure en faisant beaucoup de bruit. SACHA a offert de la nourriture aux participants et une salle a été mise à la disposition des personnes ayant besoin de soutien physique et émotionnelle.
Dans les deux villes, entre 250 et 300 personnes y ont participé. Pour St. Catharines, c’est l’organisme Niagara Region Sexual Assault Centre qui en était responsable.
« Nous avions eu des ateliers au CSCHN pour préparer les pancartes et discuter des slogans que l’on allait utiliser. Par exemple : « Brisons le silence, dénonçons la violence! », « Ensemble réagissons! », « Mon corps, mon choix, mon droit! », « La sécurité, la liberté! C’est notre droit, la nuit comme le jour! »
La majorité du public qui a assisté au rassemblement étaient des femmes, mais il y avait aussi des hommes, des jeunes et des enfants. C’était aussi très multiculturel.
« À Hamilton tout s’est bien déroulé. Il y avait des personnes qui s’occupait de la sécurité tout le long de la marche. L’ambiance était positive et on pouvait toucher du doigt la solidarité. Ce genre d’événement est très important pour moi et pour le CSCHN. C’est non seulement une partie de notre mission mais c’est aussi une raison d’être et d’exister. Nous devons revendiquer le bien-être de la femme et sa sécurité. C’est en faisant appel à la communauté que nous réussirons à exprimer notre solidarité, revendiquer nos besoins et lutter ensemble dans l’espoir de mettre fin à tout cela », conclut Mme Ngendandumwe.
Photos CSCHN : Quelques bénévoles et employés du CSCHN à Hamilton