Cela faisait deux ans qu’il occupait les fonctions de chef régional du Collège Boréal à Hamilton, de sorte que plusieurs avaient fini par perdre de vue qu’il n’était à ce poste qu’à titre intérimaire. Mais voilà, un successeur a été trouvé et Baptiste Alain Bourquardez se consacre maintenant à sa nouvelle affectation : directeur des programmes d’immigration. Pour le remplacer, le Collège Boréal a déniché un candidat au cheminement non moins éclectique et des plus intéressants : Luc Bonaventure Amoussou.

Il n’y a pas si longtemps, M. Amoussou était directeur des opérations et des ressources humaines aux Services d’établissement pour les nouveaux arrivants francophones (SENAF), un centre situé à Edmonton et qui dessert tout le nord de l’Alberta. Son escale dans les Prairies n’a constitué qu’une étape parmi d’autres d’une carrière bien remplie : « Mon parcours est administratif et académique, explique M. Amoussou. Avant d’aller en Alberta, j’enseignais la linguistique, plus précisément la phonétique et la phonologie, à l’Université York au Département d’Études françaises. »

Il ne s’agit pas de sa seule expérience d’enseignement puisqu’il donnait auparavant, au collège universitaire Holy Cross, au Massachusetts, des cours de religion et de science politique dans la foulée de l’obtention de son doctorat dans ces deux disciplines à l’Université de Toronto.

Comme plusieurs employés du Collège Boréal, Luc Bonaventure Amoussou a eu l’occasion de vivre et travailler dans des pays aux réalités très différentes de ce qui a cours sous nos latitudes. Il a ainsi contribué pendant trois ans à la bonne marche d’un programme d’aide aux réfugiés au Kenya, notamment en veillant à ce que les enfants aient accès à une éducation. Cette expérience illustre un champ d’action qui lui tient à cœur : la rencontre des cultures et le soutien apporté à ceux qui veulent se faire une place dans la société.

Malgré le fait que M. Amoussou ait sillonné l’Amérique du Nord et le reste de la planète, la grande région de Toronto constitue depuis plusieurs années son port d’attache pour des raisons aussi bien personnelles que professionnelles. Il était donc déjà familier avec Hamilton et ses environs et, de ce fait, est en mesure de tirer certaines observations quant aux différences entre la communauté francophone d’Edmonton et celle de Hamilton.

Ainsi, dans la capitale albertaine, les organismes sont regroupés en un carrefour multiservices : La Cité francophone. Être logé à la même enseigne a créé une dynamique communautaire caractérisée par un sens d’appartenance très fort. Par contre, à Hamilton, les liens sont plus distendus et l’ensemble des francophones s’identifient moins à une institution en particulier. La communauté gagnerait, selon lui, à avoir un point central qui, sans nécessiter le déménagement des autres organismes, pourrait fédérer de temps à autre les francophones de la ville.

Que le Collège Boréal remplisse ce rôle constitue un objectif que se fixe le nouveau chef régional. M. Amoussou espère aussi resserrer les liens avec les francophiles : faire connaître l’avantage d’être bilingue incitera les anglophones à tirer parti de ce que leur offre le seul collège de langue française de Hamilton.

En poste depuis le lundi 20 janvier, Luc Bonaventure Amoussou a à administrer un milieu où se côtoient les études et le développement professionnel, une combinaison à l’image de ce qu’il a vécu jusqu’ici. « Je prends cette fonction avec passion et détermination pour faire vibrer la culture francophone et pour m’ouvrir à tous ceux qui veulent découvrir le français, le comprendre et développer une expertise dans cette langue », commente avec conviction le nouveau chef régional du Collège Boréal.

PHOTO : Luc Bonaventure Amoussou est entré en fonction le 20 janvier.