Richard Caumartin

Durant la célébration de Noël de la paroisse Sacré-Cœur à Welland récemment, l’ex directrice générale de la garderie La Boîte à soleil, Véronique Emery est montée sur scène accompagnée de Diane Trashy, une suppléante de l’organisme qui œuvre à temps plein ces temps-ci, pour lancer un cri du coeur aux quelques 300 personnes sur place provenant de toutes les régions du Niagara.

Il semblerait que les garderies de l’organisme ont un besoin urgent en ressources humaines et demandent l’aide de bénévoles pour combler certaines absences d’éducatrices. « Après 40 années de service, il serait dommage de perdre nos garderies par manque d’employées, et non d’enfants, insiste Mme Emery très émotive. Nos garderies sont primordiales pour nos petits et permettent de transmettre et conserver notre langue française dans la région. À ce moment, tous nos employées sont épuisées et plusieurs sont malades, et nous n’avons pas assez de personnes suppléantes pour prendre la relève. »

À la suite d’une tournée des garderies récemment, un point qui est beaucoup revenu est le manque de suppléantes, l’épuisement du personnel et le fait que plusieurs employées aimeraient avoir d’autres « Diane » dans les centres pour les supporter!

Véronique Emery et Diane Trachy (la SUPER suppléante) ont lancé la mission « Trouver 2 Diane » dans la communauté, un défi lancé lors d’activités d’envergure en décembre telles que le dîner de Noël de la paroisse Sacré-Cœur, le souper des Fêtes des trois clubs Richelieu du Niagara et le brunch de Noël du Club Richelieu Niagara Falls.

« Nos garderies vont mal! Nos employées sont brûlées car leurs conditions de travail sont extrêmement difficiles (physiquement, mentalement et émotionnellement). En plus, elles n’ont pas la possibilité de prendre des journées de congé pour reprendre des forces car nous n’avons pas de suppléantes! Nous n’avons que deux suppléantes à temps plein pour six garderies! On ne peut pas fonctionner comme cela car nous avons près de 70 employées qui travaillent dans les centres et elles ont le droit à des jours de congé », explique Mme Emery.

« Nous avons fêté nos 40 ans d’existence cette année mais le combat n’est pas fini. Un groupe de parents francophones s’est battu il y a 40 ans pour créer les toutes premières garderies francophones de la région du Niagara et si nous ne nous battons pas maintenant, nous aussi nous allons les perdre faute de personnel qualifié pour y travailler. Si nous fermons des garderies par manque de personnel, où irons nos enfants? C’est un moment crucial de leur développement à tous les niveaux et particulièrement au niveau du langage. S’ils vont dans des garderies anglophones, ils n’iront peut-être pas dans les écoles francophones. C’est l’avenir de notre langue et de note culture qui est en danger », insiste-t-elle.

« Certaines personnes n’osent pas travailler en français pendant que leur français n’est pas assez bon. En Ontario français, on appelle cela l’insécurité linguistique. Cependant, nos poupons et nos bambins ne seront pas choqués si vous commettez des fautes de verbe ou d’accord. Ils ont simplement besoin d’entendre parler en français pour bâtir les fondements de leur langue et de leur culture francophone. Si le français est votre langue maternelle, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas et ça revient vite à force de pratiquer », ajoute-t-elle.

« Nous recherchons évidemment toujours du personnel permanent à temps plein et à temps partiel mais nous recherchons surtout plus que tout aujourd’hui des suppléantes prêtes à faire des remplacements dans nos centres, St. Catharines, Niagara Falls ou encore ceux de Welland selon les besoins. Et il y a des besoins à chaque jour pour ceux et celles que cela intéresse! »

« Pour terminer, en raison de la pénurie d’éducatrice qualifiée, nous avons dû commencer à recruter à l’international. Malheureusement, notre première expérience cet automne avec une éducatrice venant de la France s’est soldée par un échec faute pour elle de se trouver un logement abordable à St Catharines. Elle est repartie après avoir passé trois semaines avec sa fille de 10 ans dans une chambre d’hôtel à manger des plats congelés réchauffés au micro-ondes. Nous avons deux autre éducatrices de France qui vont arriver le 1er mars, l’une à St. Catharines qui arrivera seule et l’autre à Welland qui arrivera avec son mari et ses trois enfants qui sont déjà inscrits à Franco-Niagara. Nous faisons appel à la communauté pour nous aider à leur trouver un logement. Si vous connaissez quelqu’un qui connaît quelqu’un, on a besoin de vous! », conclut l’ex directrice générale de La Boîte à soleil.

 

Photo: Diane Trachy (à gauche) et Véronique Emery demande l’aide de la communauté pour le manque de ressources humaines dans les garderies de La Boîte à soleil.