Alexia Grousson
Le 17 mai, l’Association haïtienne de Hamilton (AHH) a tenu son premier gala pour célébrer le drapeau haïtien au Marquis Gardens de Hamilton. L’événement a connu un succès au-delà des attentes.
Jean-Carme Dorcent, présidente de l’organisme, a donné le coup d’envoi à la soirée en livrant un discours empreint d’émotion, soulignant la portée symbolique de l’emblème national haïtien, qu’elle a décrit comme « notre âme, notre fierté, notre dignité ». Elle a plaidé pour que la fête de ce symbole ne soit pas cantonnée à une célébration annuelle, mais qu’elle inspire au quotidien comme un rappel vivant de la liberté et de l’indépendance du peuple haïtien.
L’histoire de l’emblème haïtien, née au cœur de la Révolution haïtienne entre 1791 et 1804, a été brièvement rappelée au cours de la soirée. Le 18 mai 1803, lors d’une cérémonie militaire, le général Jean-Jacques Dessalines aurait ordonné de déchirer l’étendard français, ne conservant que le bleu et le rouge pour marquer la rupture avec la colonisation. Le bleu symbolisait les affranchis et la fraternité, tandis que le rouge représentait les descendants d’esclaves, porteurs de la lutte pour la liberté. Au centre de ce symbole national, le blason rend hommage aux ancêtres tombés pour l’indépendance du pays.
Le gala a été rythmé par des prestations musicales livrées par de jeunes talents de la communauté. Leen Sarah Cazeau a interprété quelques chansons, dont Haïti ne pleure pas, Refais ton maquillage et L’odeur de ma terre. Moria Condoleezza Antoine a, pour sa part, livré une touchante interprétation de Merci la vie. Quant à Michaela Mathurin, elle a conquis le public avec des reprises de classiques tels que Mamma Knows Best de Jessie J, It’s a Man’s World de James Brown et If I Ain’t Got You d’Alicia Keys.
La soirée a également été l’occasion de récompenser des membres de la communauté pour leur engagement et leur contribution à l’association. Cinq plaques d’honneur et 21 certificats de remerciements ont été remis, dont à Darling Postenus, reconnu comme un fervent bénévole de l’association, à Garry Talma, dont les conseils ont été précieux, à Pashla Louis-Jacques, présidente des jeunes, et à Michaela Mathurin pour sa prestation remarquable. Ces récompenses ont été saluées par tous, symbolisant l’importance de l’implication des jeunes et des bénévoles dans la pérennité de la culture haïtienne. « C’était un moment rempli d’émotions et de fierté », ajoute la présidente de l’Association.
L’événement s’est poursuivi avec des musiques haïtiennes mettant à l’honneur la danse du pays, le kompa. Les bénéfices du gala seront utilisés pour soutenir une école en construction à Haïti, un projet cher à l’AHH, qui entend continuer l’œuvre d’Alexandre Dauphin, ancien président de l’AHH.
Jean-Carme Dorcent a exprimé sa satisfaction quant à la réponse de la communauté malgré l’impossibilité de célébrer l’événement sur le sol haïtien, comme cela aurait été le souhait de beaucoup : « C’était une belle manière de célébrer notre culture ici et de la mélanger avec d’autres influences culturelles ».
Pour sa part, Jean Raymond Antoine, vice-président de l’AHH, a ajouté : « La culture haïtienne coule dans nos veines. Durant cette soirée, nous avons mis l’accent sur les jeunes. Nous devons leur transmettre notre héritage, car ce sont eux qui assureront la relève. Ils doivent être prêts à porter notre histoire et notre fierté, tout en promouvant la liberté des peuples ».
Pour la prochaine édition, l’Association envisage de se concentrer davantage sur la jeunesse, en lui offrant plus d’espace et d’opportunités pour s’exprimer et participer activement à la fête.
Entre temps, l’équipe de l’AHH a également pris part à la célébration du drapeau haïtien organisée par la Communauté catholique haïtienne de Toronto, le 18 mai, renforçant ainsi les liens entre les différentes communautés haïtiennes de l’Ontario.
Photo (Crédit AHH) : Des récipiendaires du certificat de reconnaissance