L’atelier a permis de créer un espace de dialogue et de remise en question des rôles traditionnels dans la sphère familiale. Entre convivialité, apprentissage et réflexion, les participants ont trouvé un moment pour tisser des liens, se détendre et s’ancrer davantage dans leur communauté d’accueil.

Olaïsha Francis – IJL Réseau.Presse – Le Régional de Hamilton-Niagara

Après avoir organisé une activité culinaire pour les femmes, le Centre Rafiki de Hamilton a, cette fois, convié les hommes à un atelier en l’occasion de la fête des Pères. Le 13 juin, entre 14 h et 18 h, les participants ont été invités à apprendre à cuisiner des mets africains dans une ambiance conviviale et chaleureuse.

Guidés par une cuisinière nigérienne chevronnée, les participants francophones ont découvert la préparation du riz jollof, accompagné de légumes, de viande et d’une petite salade inspirée de la cuisine occidentale. L’atelier visait à explorer les saveurs de l’Afrique tout en développant de nouvelles aptitudes culinaires.

Liliane Kabamba, directrice du Centre Rafiki, insiste sur la valeur de cet atelier pour la communauté. « Nous avons mis en place ce collectif de cuisine pour plusieurs raisons. D’abord, pour encourager la socialisation autour de la nourriture, un élément central dans de nombreuses cultures africaines. Ensuite, nous souhaitons que les hommes développent de nouvelles compétences en cuisine. Ici, au Canada, les rôles sont souvent plus équilibrés que dans certains pays d’origine, où l’homme travaillait à l’extérieur pendant que la femme s’occupait du foyer. Il est donc essentiel de revoir cette répartition. La cuisine n’est pas une affaire réservée aux femmes », souligne-t-elle.

Lors de cette activité, les participants sont répartis en deux groupes : l’un rejoint la cuisine pour s’initier à la préparation des plats, tandis que l’autre s’installe dans la salle de conférence pour un moment de détente autour d’une partie d’échecs. Ce temps de partage favorise le bien-être mental en offrant une occasion de se relaxer, d’échanger des expériences et de renforcer les liens sociaux. L’objectif est de créer un cadre accueillant, propice à l’intégration et à la convivialité.

Au-delà de l’aspect culinaire, ce collectif invite à repenser les rôles traditionnels attribués aux hommes et aux femmes dans la sphère domestique. Liliane Kabamba insiste sur ce point : « Ce type d’activité permet aux hommes de remettre en question certaines idées reçues. Cuisiner n’enlève rien à la virilité d’un homme. Bien au contraire! On entend souvent que les meilleurs chefs sont des hommes, et cet atelier en est une belle démonstration. Apprendre à cuisiner, c’est aussi pouvoir épauler sa conjointe, notamment lorsqu’elle est dans l’incapacité de le faire. Ce n’est en rien un signe de faiblesse. »

Une fois les plats prêts, place au partage : les rires fusent, les discussions s’animent et une belle complicité s’installe. Ces instants chaleureux sont propices à la remise en question de certains stéréotypes liés aux tâches domestiques, tout en renforçant les liens entre les participants. Ils offrent aussi un espace d’échange où chacun peut raconter son parcours, évoquer son expérience d’immigration et, surtout, se sentir moins seul dans son cheminement.

Pour résumer, cet atelier de cuisine va au-delà de la simple préparation d’un repas. C’est un vrai moment de solidarité, de partage culturel et de promotion de l’égalité des genres. En créant un espace inclusif et convivial, l’initiative permet aux participants de tisser des liens, de déconstruire certains stéréotypes et de renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté. Une expérience humaine riche de sens.

Photo : Les participants ont été invités à apprendre à cuisiner des mets africains dans une ambiance conviviale. (Crédit : Rafiki Hamilton)