Lors de la célébration de la Saint-Jean-Baptiste à l’Auberge Richelieu de Welland, le maire de Port Colborne, Bill Steele, a souligné les contributions des francophones dans la péninsule du Niagara, affirmant que leur culture est « une partie intégrante et vitale de l’histoire de Port Colborne ».

Christiane Beaupré

IJL – Réseau.Presse – Le Régional de Hamilton-Niagara

Lors de la célébration de la Saint-Jean-Baptiste à l’Auberge Richelieu, le maire de Port Colborne Bill Steele a fait une allocution pour saluer les contributions des francophones dans la péninsule du Niagara, dont la culture est « une partie intégrante et vitale de l’histoire de Port Colborne ».

M. Steele était accompagné de Michelle Mason, la curatrice du Musée historique et maritime de Port Colborne dont l’organisme avait bénéficié l’an dernier d’une subvention de 24 000 $ du Programme d’appui à la francophonie ontarienne pour Raconter nos histoires : Patrimoine francophone à Port Colborne.

Ce projet a permis au Musée d’embaucher une coordonnatrice de sensibilisation bilingue pour améliorer les événements culturels et les expositions en fournissant des services en français et des panneaux d’exposition. Cette personne a collaboré également avec le Centre polyvalent des aînés francophones de Port Colborne pour initier un projet d’histoire orale, un festival cinématographique de ces entrevues et l’élaboration d’une exposition éphémère.

Ces ressources patrimoniales ont été utilisées pour la programmation dans les écoles, les institutions et les organismes de services bilingues et francophones de la ville pendant la Semaine du patrimoine.

« Cette année, 17 francophones de notre communauté ont contribué au projet en racontant leur histoire à Port Colborne. Ces récits seront transcrits cet été et raconteront la vie des francophones entre les années 1940 et 1970. Ces histoires orales seront préservées pour les générations futures », indique Michelle Mason

« De plus, grâce à ce financement, nous avons pu faire des textes dans les deux langues officielles qui décrivent l’origine et l’histoire des édifices dans le village historique du musée. Quelques personnes de notre communauté francophone sont maintenant membres du musée. Puis récemment, nous avons accepté la première donation d’artéfact de provenance francophone pour la collection muséale. Nous espérons qu’il s’agit seulement du début de cette belle collaboration. »

La coordonnatrice embauchée pour cette initiative, Christina Szymanis, a d’abord fait des démarches pour rejoindre les membres de la communauté francophone de Port Colborne afin de s’informer de leur intérêt à raconter leur histoire. Elle a coordonné deux projections de films en français (La Grande Séduction et L’Ordre secret) pour les réunir et établir un premier contact.

L’Ordre secret était particulièrement intéressant pour les participants parce que l’Ordre de Jacques-Cartier (La Patente) était une société́ dite « secrète » qui a servi les Canadiens français et les Acadiens comme outil de réseautage de 1926 à 1965.

Au plus fort de ses activités au milieu des années 1950, l’organisation regroupait environ 12 000 hommes aux valeurs patriotiques, catholiques et pro-francophones. Ses objectifs étaient simples : défendre les intérêts des minorités francophones du Canada par l’entremise d’une élite militante qui infiltrait et influençait l’administration d’organismes publics et d’entreprises privées.

« Une participante à ce visionnement a raconté que son père faisait partie de l’Ordre de Jacques-Cartier. C’était vraiment intéressant d’écouter ses souvenirs de cette époque », raconte Mme Mason.

Par la suite, les représentantes du Musée sont allées à l’école Saint-Joseph de Port Colborne avec des extraits des témoignages recueillies par Mme Szymanis et des objets du Musée. Les jeunes ont démontré beaucoup d’intérêt pour la culture francophone de leur communauté.

Aujourd’hui, grâce à ce projet, les textes explicatifs dans les édifices du Village historique du musée situé au coin des rues King et Princess à Port Colborne ont tous été traduits en français. Jusqu’à maintenant, 7 capsules vidéo des histoires des 17 francophones choisis pour le projet ont été complétées et, grâce à une subvention d’Emplois d’été Canada, une étudiante finira les dix autres transcriptions et témoignages vidéo au cours des prochaines semaines.

« Je suis francophone originaire du Nouveau-Brunswick. J’ai déménagé à Port Colborne il y a 30 ans et ça fait déjà 15 ans que je travaille au Musée. Je me suis vite rendu compte que nous n’avions rien en français pour les quelque 600 francophones de la municipalité et les touristes qui parlent cette langue. Je voulais faire quelque chose pour que les futures générations comprennent et savent que la francophonie a une solide histoire ici, et qu’elle ne sera jamais oubliée », conclut la curatrice.

Grâce à cette initiative, les jeunes participent de plus en plus aux activités du Musée et seront conscients de l’important héritage francophone dans cette ville de la Péninsule.

Photo: La cabane Geis transformée en atelier de tissage par la famille Graf (Photo : courtoisie)