Richard Caumartin 

L’École secondaire Georges-P.-Vanier (GPV) à Hamilton a célébré son 50e anniversaire de fondation les 17 et 18 mai dernier. Pour souligner l’événement, d’anciens élèves et employés ont participé à une soirée de retrouvailles à l’école, décorée pour l’occasion avec des centaines de photos et albums souvenirs.

Beaucoup de choses ont changé depuis l’ouverture des premières classes en 1974. Les locaux, les logos, les enseignants, les élèves et le curriculum n’ont cessé de se renouveler au fil des décennies mais une chose demeure, l’esprit de famille qui règne dans cette école, ce lien d’appartenance indéniable à la communauté que tous les élèves qui en ont franchi les murs ressentent encore aujourd’hui.  

L’histoire de GPV en est une de succès, de persévérance et de passion, celle des francophones de Hamilton qui, malgré plusieurs obstacles et un manque de financement, n’ont jamais laissé tomber le rêve d’avoir une école secondaire. Encore de nos jours, ils attendent un autre financement pour déménager dans une école plus moderne et adaptée à leurs besoins. 

Le Hamilton Board of Education a ouvert la première école secondaire française de la région. Bien que la population francophone soit à l’époque majoritairement de dénomination religieuse catholique, le Hamilton-Wentworth Roman Catholic School Board avait refusé, faute de financement, la demande des francophones.

Il faut rappeler qu’avant le milieu des années 1980, le gouvernement de l’Ontario ne subventionnait pas les écoles secondaires catholiques pour les élèves de 11e, 12e et 13e années. Pour faire instruire leurs enfants, les parents catholiques devaient payer des coûts supplémentaires importants, ce qu’ils n’étaient pas prêts à faire. Le choix le plus économique a donc été d’accepter l’ouverture de GPV, en septembre 1974, par le Hamilton Board of Education.

L’école secondaire GPV était située au 1055, rue King Est, à l’intérieur de l’école Scott Park. Elle comptait quatre locaux, un directeur, une secrétaire et six enseignants (MM. Ménard, Bigras, Sabourin, Provencher, Lauzon, Bélanger et Mme Wimmers). Le directeur William Wells gérait l’école d’environ 170 élèves.

Le 5 février 1981, un groupe d’élèves de GPV font la grève pour obtenir plus d’espace et une école autonome. Le 8 septembre de la même année, les cours ont débuté dans un nouveau bâtiment, au premier plancher de l’édifice Southmount situé au 50, promenade Acadia à Hamilton. Les locaux étaient partagés avec la 13année de Southmount. Puis, en juin 1983, l’école Southmount est dispersée et GPV occupe finalement les lieux seule en 1984-1985. Cependant, de 1985 à 1988, GPV doit de nouveau partager cet espace avec l’école de langue anglaise catholique Saint-Jean-de-Brébeuf. Puis en septembre 1988, l’école secondaire francophone occupe finalement seule un immeuble complètement rénové au 100, rue Macklin Nord.

Après cinq décennies remplies de défis, de luttes et de réussites, GPV est à la croisée des chemins en 2024. L’école a besoin de moderniser ses locaux, ses installations sportives et techniques car le site de la rue Macklin Nord est désuet et ne convient plus aux exigences des élèves, des parents et des enseignants. La population scolaire est passée de 500 élèves il y a quelques années à une centaine en 2023. La COVID-19 a ralenti les activités jusqu’en 2022 et les cinq dernières années ont été très difficiles pour la grande famille de GPV.

Un passé glorieux

Malgré cela, l’école s’est forgé une excellente réputation provinciale au cours des 40 premières années. Les succès et les honneurs remportés sont nombreux et les diplômés de GPV brillent partout à travers le monde. Les exploits des Voyageurs sur le plan sportif ne se comptent plus tellement il y en a eus au fil des ans, et des dizaines de bannières de championnats décorent aujourd’hui les murs du gymnase.

Il est difficile de parler des succès de GPV sans mentionner dans la même phrase l’imaginaire et le talent de la troupe de théâtre Les P’tits Géants, fondée en 1989 par l’enseignante Linda Simeoni. Trente ans plus tard, ses accomplissements sont si nombreux avec une centaine de prix reçus aux niveaux local, régional et provincial. Combien de fois la troupe a reçu le Prix pour la meilleure production à tous les niveaux et partout dans la province? Au moins une douzaine de fois. C’était magique. Mme Simeoni a pris sa retraite en 2019 et avec son départ, la troupe de théâtre a cessé d’exister.

Au fil des décennies, plusieurs diplômés de GPV se sont démarqués dans leurs carrières respectives. Il suffit de penser au défenseur Evan Bouchard des Oilers d’Edmonton de la Ligue nationale de hockey, qui connaît cette année des séries éliminatoires impressionnantes avec son équipe. Il y a aussi Lisa Langlois, une actrice canadienne qui a joué dans de nombreux films (Violette Nozière, Phobia, Class of 1984) et dans les téléséries Heartland et Une sœur dangereuse, pour ne nommer que celles-ci. Sans oublier la journaliste Michelle Dubé, l’actrice Kim Bubbs et l’astrophysicienne Kristine Spekkens.

Nul doute que bien d’autres suivront la tradition d’excellence de cette communauté scolaire. C’est une histoire à succès pour la francophonie de Hamilton.

Photo : Les anciens élèves ont retrouvé leurs camarades de classe au bal du 50e de GPV.