Alexia Grousson

Depuis des semaines, les conditions continuent de s’aggraver en Haïti. L’instabilité est constante et beaucoup de familles ont perdu leur maison. Plusieurs élèves de l’école élémentaire Sacré-Cœur à Welland sont d’origine haïtienne et certains d’entre eux ont de la famille sur place. Ils sont inquiets face aux événements qui s’y produisent et les enseignants ont décidé d’agir et de les soutenir.

« Une élève de ma classe m’a raconté, avec émotion, ce qui se passe en Haïti : « Des méchants ont pris la maison de mes grands-parents ». Je me suis dit qu’il fallait aider à notre niveau. Nous avons formé un comité au sein de l’école », raconte Heather Clifford, enseignante de 2e année.

Le comité, qui compte une vingtaine d’élèves de la 2e à la 6e année, a d’abord écrit et envoyé des cartes par courriel afin « d’offrir un peu de joie ». Les jeunes ont également organisé une soirée de sensibilisation et une collecte de fonds pour Haïti, le mardi 7 mai, dans le gymnase de l’école.

Une centaine de personnes étaient présentes à l’invitation. Il y avait plusieurs stations dont une de bricolage, une de maquillage et une de fabrication de bracelets arc-en-ciel qu’il était possible d’acheter et dont les fonds seront versés à l’organisme Food For The Poor Haiti. Les jeunes ont aussi joué à des jeux typiques du pays (marelle, osselets et jeux de vocabulaire pour apprendre la langue créole). Deux élèves ont effectué des danses intégrant des pas de danses haïtienne et contemporaine. Un dernier atelier consistait à réaliser des cartes de soutien.

« Grâce à la communauté haïtienne locale, nous avons obtenu des adresses de familles en Haïti à qui nous pouvons les envoyer. Nous avons également créé un site web pour recueillir des dons. Notre objectif était de recueillir 500 $ et en fin de soirée, nous avions accumulé 400 $. Nous avons grand espoir d’atteindre notre objectif et même de le dépasser d’ici le 31 mai », ajoute Mme Clifford.

En fin de soirée, une bénévole a raconté un conte haïtien retraçant l’historique de la soupe joumou intitulé Tezen mon ami mwen zen. Elle a mentionné qu’à l’époque de l’esclavage, les Haïtiens devaient préparer la soupe pour leur maître, mais n’avait pas le droit d’en manger. Lors de la proclamation de l’indépendance du pays, les Haïtiens ont mangé publiquement de la soupe joumou (à base de giraumon, une courge d’hiver qui ressemble à la citrouille), faisant ainsi d’elle encore à ce jour, un symbole de l’indépendance du pays.

Le point culminant de la soirée fut donc sa dégustation. Dominique Laborde avait d’ailleurs préparé de la soupe joumou traditionnelle pour tous les convives.

« C’était une très belle soirée. Il y avait beaucoup d’émotions en particulier du côté des familles haïtiennes. Elles ont vraiment apprécié notre appui et nos efforts pour les soutenir. Le comité d’élèves s’est vraiment impliqué et a effectué un travail incroyable. Je les félicite sincèrement pour leur dévouement », conclut l’enseignante.

Photo (ÉÉC Sacré-Cœur) : Ces éléves portent fièrement le drapeau haïtien sur leur visage