Serait-ce le calme avant la tempête? Voilà deux mois que tout est à l’arrêt et cette étrange situation a non seulement privé la plupart des petites et moyennes entreprises (PME) de la majorité de leurs profits, mais les mesures d’aide gouvernementale leur ont également permis de se maintenir à flot. Résultat : de nombreuses entreprises et plusieurs particuliers qui devraient normalement déclarer faillite se voient offrir un sursis mais celui-ci pourrait être en vain.

En effet, le Canada comme le reste de la planète est désormais plongé dans une profonde récession et bien que les interdits relatifs au confinement soient progressivement levés, il est douteux que les consommateurs soient d’humeur à dépenser sans compter.

D’une part, les entreprises, toutes tailles confondues, étaient déjà fortement endettées avant que la pandémie ne ravage l’économie : leurs dettes combinées équivalaient à 119 % du produit intérieur brut du Canada – un des taux les plus élevés au monde – et l’insolvabilité était déjà à la hausse.

D’autre part, les particuliers ne s’en sorte guère mieux. Un sondage réalisé au début du mois d’avril par DART et Maru/Blue révélait que 13 % de la population envisage de déclarer faillite au cours des trois prochains mois.

Il en faudrait de peu pour que ce château de cartes s’effondre. Or, pour le moment, le pire a été évité : 150 milliards $ d’aide du gouvernement fédéral ont été versés à tous les secteurs de la société et les entreprises et créditeurs peuvent momentanément se permettre de se montrer indulgents avec les clients qui peinent à payer leurs factures et leurs dettes.

Cependant, cette situation ne sera pas éternelle et le retour à la normalité risque de correspondre avec le point de rupture qui apparaissait déjà à l’horizon au début de l’année. Une vague de faillites pourrait ainsi se produire au cours des prochains mois.

Il n’y a pas de solution magique pour personne. Dans le meilleur des cas, si les problèmes d’un particulier sont uniquement causés par la COVID-19, il pourrait simplement survivre en réduisant ses dépenses au minimum, en profitant de tous les programmes gouvernementaux, en reportant ses paiements lorsque c’est possible de le faire, etc. Cela vaut également pour les PME.

En revanche, si le particulier était déjà en difficulté avant la crise, la faillite pourrait être évitée par une proposition de consommateur, une alternative à la faillite qui oblige le débiteur à certaines responsabilité financière à l’endroit de ses créditeurs.

Il n’y a pas que la pandémie qui nous fasse réaliser que nous sommes tous dans le même bateau : c’est aussi le cas pour l’économie. Espérons qu’à ce chapitre, la solidarité et le bon sens l’emporteront également.