Même si le gouvernement s’est engagé à lever lentement les interdits imposés par la pandémie, il semblerait que le secteur communautaire et socioculturel devra continuer à prendre son mal en patience. En effet, bien que toutes les activités aient été annulées ou remises au cours des deux derniers mois, il se pourrait que les Ontariens ne soient qu’à mi-chemin de cette morne période de privation.
Les francophones du Niagara ne font pas figure d’exception. Ainsi, le Festival des arts folkloriques du Niagara, qui bat habituellement son plein au mois de mai, a été repoussé à une date non précisée par les organisateurs. De tous les organismes ethnoculturels qui y participent année après année, il y en a deux qui sont bien connus des francophones : Sofifran et le Club LaSalle. Leurs « portes ouvertes » n’auront donc pas lieu de sitôt.
Le Club LaSalle s’était d’ailleurs vu forcé d’annuler son populaire couronnement de l’ambassadeur/ambassadrice à la fin-mars. Même chose pour ses jeudis en musique avec son « micro ouvert » pour les chanteurs et musiciens amateurs. Le souper spaghetti et le spectacle de chansons d’Elvis Presley qui devaient avoir lieu au cours des dernières semaines sont également passés à la trappe.
« On est fermé jusqu’à la fin-mai. On prend ça un jour à la fois », commente Diane Hall, bénévole au club et responsable de la location de la salle. Cette approche pas à pas a conduit le Club LaSalle à ne pas se prononcer, pour le moment, sur l’avenir du souper de steaks et de homards, toujours prévu pour le 13 juin. C’est dans la dernière semaine de mai, en fonction des circonstances et surtout des directives du gouvernement, qu’une décision sera prise.
Avant que l’état d’urgence ne soit déclaré, Sofifran avait au moins pu tenir son Festiv’Ébène et un salon du livre. Au moins, ces deux importantes activités ont eu lieu. La fête des Mères a cependant fait les frais de la pandémie et n’a été soulignée qu’avec l’envoi de cartes et quelques coups de fil.
Néanmoins, tout n’est pas à l’arrêt : « Le projet Reg’Arts se poursuit au téléphone et en ligne », précise la directrice générale, Fété Kimpiobi, à propos de cette formation artistique destinée aux jeunes. Même chose pour les femmes entrepreneures : « On va continuer à les encadrer parce que la vie ne s’arrête pas avec la COVID-19 ». Mme Kimpiobi offrira également, les 19 et 26 mai et le 2 juin, un atelier d’écriture par webinaire.
À Niagara Falls, le Club Richelieu local a dû se passer de son renommé « vins et fromages » en avril. De son côté, le Club Richelieu Welland a dû renoncer à organiser, en mai, un concours d’art oratoire pour les élèves, faisant ainsi une brèche dans une tradition annuelle de près d’un demi-siècle.
L’Auberge Richelieu sera d’ailleurs désertée des foules au moins jusqu’à la fin juin, puisque la fête de la Saint-Jean-Baptiste qui devait y avoir lieu a malheureusement été annulée. Cela est doublement dommage puisque l’événement devait se colorer du 100e anniversaire de la paroisse du Sacré-Cœur, célébré tout au long de 2019-2020.
« Ça me fait beaucoup de peine. Tout était en place. Mais avec ce qui se passe, c’était la meilleure décision à prendre pour la sécurité de tout le monde », explique Muriel Thibault-Gauthier au nom du comité organisateur.
Heureusement, ce n’est que partie remise puisque la même programmation en termes d’artistes et d’activités sera offerte le 13 juin 2021. Même la dimension paroissiale ne sera pas oubliée et cette Saint-Jean servira alors de clôture officielle aux célébrations du centenaire.
D’autres activités, rencontres et ateliers francophones ont été annulés et le seront jusqu’à nouvel ordre. La donne est la même en ce qui touche aux activités grand public mises sur pied par les organismes et institutions anglophones. Décidemment, ce n’est pas demain la veille que la télévision sera éteinte.
PHOTO (Archives Le Régional) : Pour le moment, le souper de steaks et homards du Club LaSalle est maintenu.