Plusieurs organismes ont souligné, en début de mois, la Semaine nationale de l’immigration francophone. À Welland, l’évènement s’est terminé le 8 novembre par une splendide soirée consacrée au Maroc. 

Organisée par Sofifran et le Réseau de soutien à l’immigration francophone, l’activité s’est tenue au Club Social et a fait salle comble. Attirée par la réputation de cette contrée aux mille et un charmes, une centaine de personnes ont participé à cette soirée à la programmation aussi ludique qu’enrichissante au plan intellectuel.

Le Royaume du Maroc, pays d’Afrique du Nord donnant sur l’Atlantique et la Méditerranée, est majoritairement peuplé d’Arabes et le tiers de sa population est francophone, héritage de la colonisation française. Le français y est largement utilisé par le gouvernement, les entreprises et comme langue d’enseignement. Parmi les Marocains partis s’établir à l’étranger, bon nombre ont donc choisi des pays où leur connaissance du français leur est utile pour s’intégrer à leur société d’accueil et s’y trouver de l’emploi. Hamilton et la région du Niagara comptent pour cette raison une petite communauté marocaine et cette soirée avait pour but de faire connaître leur culture.

De grands efforts avaient en effet été déployés à cette fin, notamment grâce à la participation d’ARGANA, un partenaire majeur de l’évènement. Cet organisme, qui se consacre aux femmes ontariennes arabes et francophones, en particulier celles d’origine marocaine, avait préparé un repas qui a fait l’unanimité parmi les convives. Le poulet et les patates, notamment, avec leur savante combinaison d’épices, ont remporté un franc succès. C’est le même organisme qui était responsable du défilé de tenues traditionnelles marocaines. Celles-ci, en plus de se démarquer par leur design et leurs couleurs, permettaient également d’avoir une meilleure idée de la culture du Maroc puisque chacune était associée à une région spécifique de ce pays.

Les nombreux discours qui ont émaillé la soirée ont rappelé que ces festivités avaient une raison d’être bien précise. « Ça donne la chance de célébrer les immigrants qui sont venus s’établir sur le territoire du Centre-Sud-Ouest », a rappelé Marcel Castonguay, directeur du Centre de santé communautaire, qui a également souligné que cette visibilité et ces hommages englobent les organismes travaillant à l’accueil et à l’intégration des immigrants. « Il ne faut pas que ça se célèbre une semaine par année mais 365 jours par année », a conclu M. Castonguay. Marie Christine Makolo, présidente de Sofifran, a elle-aussi partagé ses impressions quant à la Semaine nationale de l’immigration francophone, qui a été lancée officiellement il y a deux ans : « Nous espérons qu’au fil des ans, cet évènement consolidera ses assises et deviendra une belle vitrine pour les immigrants ».

Il semblerait que ce soit déjà largement accompli si l’on en juge par la soirée consacrée au Maroc. Mais pourquoi ce pays plutôt qu’un autre? « C’est le comité d’organisation qui a essayé de voir quels sont les pays de provenance des immigrants qui viennent au Canada, surtout en ce qui concerne les francophones », explique Alain Dobi, directeur du Réseau de soutien à l’immigration francophone. Parmi les quelques pays sélectionnés, un tirage au sort fit du Maroc la vedette de l’édition 2014. M. Dobi dresse un bilan positif des activités de la semaine.

Le discours de El Khayatti Mabtoul, un entrepreneur de Hamilton, a particulièrement retenu l’attention de M. Dobi puisque cet immigrant représente ce à quoi travaille le Réseau. Arrivé au Canada avec fort peu de moyens, M. Mabtoul a entrepris de se lancer en affaires, une initiative éreintante mais fructueuse qu’il a racontée avec détails. Un autre entrepreneur s’est montré très enthousiasmé par la soirée marocaine : Abderrahim Khouibaba, président de la Chambre de commerce et d’industrie Al Maghreb au Canada, a mentionné que la Chambre serait heureuse de participer à ce type d’évènement dans l’avenir. Un immigrant insoupçonné, Malcolm Allen, député fédéral de Welland, a quant à lui rappelé ses origines écossaises et remercié les intervenants de l’immigration pour leur contribution au Niagara.

Les allocutions en tous genres n’ont cependant constitué qu’une fraction de l’évènement. Que ce soit par les intermèdes musicaux du groupe Hassan El Hadi, la dégustation de thé et de biscuits ou simplement par l’exposition d’objets traditionnels, le Maroc fut célébré sous toutes ses coutures. 

L’immigration aussi, en particulier grâce à un concours de dessins intitulé « Dessine-moi ta diversité » et qui s’adressait aux enfants de l’élémentaire dans le Centre-Sud-Ouest. C’est un vote des participants à la soirée marocaine qui a désigné les gagnants. Chez les 5 à 8 ans, Camille Anita Roy, de l’école Horizon Jeunesse (Mississauga), et chez les 9 à 12 ans, Étienne Schnobb, de l’école La Mosaïque (Toronto), ont chacun remporté une tablette numérique. Ils n’ont pas été les seuls à conclure les festivités sur une note positive car, comme l’a rappelé Jeanne Fortilus, la coordonnatrice de la Table interagences : « En célébrant la diversité dans nos communautés, nous pouvons tous être des gagnants. »

Photo : Un salon marocain traditionnel