Le vendredi 9 avril, le comité organisateur des Jeux du Canada 2022, en partenariat avec le Collège Niagara, tenait un événement en ligne sur le thème du développement durable dans le domaine du sport. Des échanges entre spécialistes de la question ont éclairé le public quant aux initiatives méconnues visant à rendre la pratique du sport plus écologique et ce à quoi la population peut s’attendre à ce chapitre de la tenue des Jeux du Canada dans la région du Niagara.

Dan Wilcock, président-directeur général des Jeux, était le modérateur de la rencontre qui a réuni des personnalités aux parcours et aux formations des plus diverses. Mais avant de laisser place aux échanges, M. Wilcock a rappelé en quelques mots ce que le développement durable implique : ce sont non seulement les changements climatiques et la biodiversité qui sont concernés mais de plus en plus les problématiques sociales.

Kevin Sandy, entrepreneur et administrateur d’événements sportifs, a été le premier à livrer ses impressions selon un angle qui le concerne personnellement, celui des Premières Nations. Les Autochtones, a-t-il rappelé, avaient leurs propres sports qui avaient une raison d’être socioculturelle et n’étaient pas sans lien avec leur rapport avec la nature. Quant aux sports modernes, ils constituent toujours une part de notre identité collective et sont en cela parfaitement compatibles avec le concept de développement durable qui lui aussi fait appel à notre sens de la communauté.

Le médaillé olympique Adam van Koeverden, aujourd’hui secrétaire parlementaire de la ministre de la Diversité et de l’Inclusion et de la Jeunesse et du ministre du Patrimoine canadien, a ramené la question dans son contexte pratique. Ainsi, plusieurs sports sont pratiqués à l’extérieur et peuvent être affectés par les changements climatiques. C’est déjà le cas avec le ski alpin alors que de nombreuses stations dans le monde doivent composer avec des hiver plus courts et plus doux. L’industrie sportive doit accorder une attention accrue aux questions environnementales et faire sa part tout comme le gouvernement qui a déjà posé des gestes en ce sens.

Des échanges ont ensuite réuni plusieurs experts : Crystal Vella, diplômé en gestion et évaluation environnementale et présidente du comité consacré au développement durable des Jeux du Canada; Natalie Knowles, climatologue; Dan Reading, spécialiste de la durabilité dans le sport; Geneviève Marchand, gestionnaire des opérations chez Tennis Canada; et Rob Millington, professeur de kinésiologie à l’Université Brock.

Qu’est-ce que le public a appris de leurs propos? D’abord que le concept de développement durable a de longues ramifications. Que ce soit dans la gestion des déchets, dans le transport d’un site à l’autre, dans les matériaux utilisés pour les équipements, etc., à peu près tout peut être amélioré pour être moins polluant.

Les organisateurs sportifs peuvent et doivent faire appel à la société civile pour atteindre leurs objectifs environnementaux. Ils peuvent, par exemple, demander aux fournisseurs d’équipement que ceux-ci soient fabriqués en respectant certains critères écologiques et exiger des architectes et ingénieurs responsables de l’aménagement des sites de compétition que les matériaux de construction soient non-polluants et contribuent aux économies énergétiques.

Être négligeant sur ces questions aura des conséquences négatives sur l’industrie sportive. Déjà, la pratique de certains sports est affectée par les événements météorologiques extrêmes – un aspect des changements climatiques – qui forcent parfois l’annulation ou le report de compétitions. Les athlètes peuvent être accablés par les chaleurs anormalement élevées et les vents violents ou encore se rendre malades au contact des pesticides et herbicides déversés dans l’environnement.

L’intérêt porté à la dimension environnementale du sport date d’il y a plusieurs décennies mais ce n’est que récemment que des politiques concrètes ont été adoptées à cet égard. Il reste encore bien du chemin à faire et les organisateurs des Jeux du Canada 2022 entendent bien faire leur part.

PHOTO – Dan Wilcock, président-directeur général des Jeux du Canada 2022