Plus de 60 aînés francophones ont pris part, le 5 décembre, à une consultation communautaire organisée par le Centre de planification des services de santé en français et le Manoir Idlewyld afin de cerner les besoins en santé et de préparer l’avenir des soins de longue durée à Hamilton.
Olaïsha Francis – IJL – Le Régional
Le dîner du vendredi 5 décembre au Club d’âge d’or de Hamilton était spécial. Dans la salle de la paroisse Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, plus de 60 aînés francophones se sont réunis non seulement pour partager un repas offert par l’Institut du Savoir Montfort, mais surtout pour participer à une consultation essentielle concernant leur accès aux soins de santé en français.
L’activité, organisée par le Centre de planification des services de santé en français (Centre de planification) en partenariat avec le comité aviseur pour les services en français du Manoir Idlewyld, a bénéficié de l’appui logistique du Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara. Depuis plusieurs années, le Centre de planification accompagne le Manoir Idlewyld – Foyer de soins de longue durée du groupe Thrive – dans son cheminement vers une offre active solide en français. Un travail qui a porté ses fruits le 30 avril dernier, puisque Santé Ontario a reconnu le Manoir comme fournisseur de services en français.
La discussion, menée par la consultante Joanne Chalifour, visait à mieux cerner les attentes et les priorités des francophones vieillissants de la région. Le Manoir souhaite en effet façonner une offre de soins qui reflète réellement leur réalité linguistique et culturelle. Pour y parvenir, le foyer multiplie les efforts.
Jennifer Mac Mahon, porte-parole du Manoir d’Idlewyld, a annoncé que l’établissement accueillera à partir de janvier, trois stagiaires francophones provenant des collèges Boréal et La Cité. Leur arrivée permettra de renforcer l’offre en français au quotidien, en plus du plan d’action en cours et du soutien continu du Centre de planification.
La directrice régionale du Centre de planification, Annie Boucher, souligne ces avancées. Selon elle, « le foyer de soins de longue durée Idlewyld fait de gros efforts pour rendre disponibles les services de santé en français de qualité aux aînés. C’est notre quatrième engagement avec le Manoir et chaque fois le lien est de plus en plus fort. Nous sommes là pour les aider à atteindre leur objectif pour obtenir la désignation officielle pour les services en français ».
Dans une ambiance chaleureuse, les aînés ont participé à des discussions en plénière et ont répondu à un questionnaire détaillé. Les aînés francophones sont souvent dispersés dans des foyers anglophones. Plusieurs ont insisté sur la nécessité d’un service entièrement bilingue dans les foyers de soins de longue durée. Même si leur préférence va au français, ils rappellent que les membres de leur famille qui leur rendent visite ne le parlent pas toujours.
Les aînés du Club d’âge d’or ont partagé leur souhait de se regrouper dans des établissements capables d’offrir des services en français afin de préserver leur francophonie et leur qualité de vie. Une idée encore en considération.
Le Manoir Idlewyld poursuit maintenant son chemin vers une désignation officielle en vertu de la Loi sur les services en français. Cette consultation représente une étape clé dans ce parcours.
Les idées, préoccupations et priorités exprimées seront analysées et partagées dans les prochaines semaines. Elles serviront de base au développement des étapes suivantes du partenariat entre le Centre de planification, le Manoir Idlewyld et la communauté francophone de Hamilton.
« Les prochaines étapes seront d’identifier les francophones dans les résidences anglophones, d’aller voir comment ils reçoivent les services, de recueillir les informations sur leurs besoins et de proposer de les diriger au besoin vers des foyers qui proposent des services en français », a dit Baba Diop, agent de planification et d’engagement communautaire au CPSSF.
L’annonce récente du gouvernement concernant l’élargissement de son modèle de placement à 30 nouveaux établissements de soins de longue durée pourrait offrir un soutien au sein de la communauté, car ces initiatives favorisent un environnement où les résidents peuvent continuer de maintenir leurs coutumes, leurs traditions et leur langue au quotidien.
Concrètement, les demandeurs d’une place en soins de longue durée travailleront avec les coordonnateurs de placement de Santé à domicile Ontario afin d’être dirigés plus facilement vers des établissements qui offrent des services alignés sur leurs besoins culturels ou linguistiques. Cette évolution ouvre la porte à un meilleur accès à des activités, des repas et des services en français dans les foyers de la région, tout en assurant que les personnes en situation de crise demeurent prioritaires dans les listes d’attente.
Ces démarches, tant locales que gouvernementales, reflètent la détermination à garantir aux aînés et aux personnes âgées à venir l’accès aux services qui leur sont dus.
Photo : L’équipe du CPSSF, du Manoir Idlewyld, du CSCHN et de la FARFO (Crédit : CPSSF)






