Le 1er avril dernier, l’ACFO Régionale Hamilton rencontrait Guy Bourgouin, député provincial de Mushkegowuk–Baie James et porte-parole de l’Opposition officielle en ce qui touche aux Affaires francophones. C’est ce même député qui, au début du mois de mars, a piloté le dépôt à l’Assemblée législative d’un projet de loi proclamant le 7 janvier « Jour de la bataille des épingles à chapeau ».

Cette reconnaissance ajouterait au calendrier d’événements à commémorer ce célèbre épisode de l’histoire franco-ontarienne, alors que des mères de famille se sont interposées avec succès entre des élèves suivant leurs cours en français et des policiers venus faire appliquer le Règlement 17. Cela se passait en 1916 et, pour répéter un lieu commun, nous pouvons dire que bien du chemin a été parcouru depuis.

Seulement, voilà : tout n’a pas encore été fait comme l’a expliqué Guy Bourgouin qui a rappelé que les droits des francophones réclament de la vigilance et demeurent d’actualité. « Le combat fait partie de l’ADN de la francophonie en milieu minoritaire », estime le député.

M. Bourgouin ne s’est pas cantonné dans la présentation de son projet de loi et de sa symbolique et a également répondu aux questions de l’assistance. Cela l’a amené à s’exprimer sur les manquements au respect de la Loi sur les services en français mis en lumière par la pandémie et, de manière générale, sur le bilan qu’il fait du gouvernement Ford en matière de francophonie.

« On est tanné de patiner dans le beurre! », s’est exclamé le député. Rappelant les conséquences du « Jeudi noir » de 2018, son rôle parlementaire de critique aux Affaires francophones a rapidement pris le dessus : « C’est décevant. On se bat pour des acquis ».

Ewa Gosal

Regardant vers l’avenir, Guy Bourgouin a exprimé le souhait que l’ensemble de la province soit désigné en vertu de la Loi sur les services en français. Il a également questionné l’interprétation qui est faite de la demande parfois faible pour les services en français : des facteurs tels que le temps d’attente et l’absence d’offre active peuvent porter atteinte à cette demande.

« S’il y a quelque chose que j’ai appris des Franco-Ontariens, c’est qu’on a de la résilience », a conclu le parlementaire avant qu’un atelier ne succède à sa causerie.

Me Ewa Gosal, membre de l’Association des juristes d’expression française de l’Ontario, et son collègue Pierre-Luc Houde, juriste stagiaire au Centre d’information juridique de l’Ontario, avaient été invités pour tester les connaissances de l’auditoire. Après un bref récapitulatif de la nature juridique du Canada en matière linguistique, les deux avocats ont fait participer l’auditoire à un quiz portant sur les droits des francophones.

Mêmes si les locuteurs du français savent que leur langue dispose d’un statut officiel au Canada, il n’en demeure pas moins que mille et une nuances en encadrent l’impact sur la vie quotidienne. Il est même aisé de s’y perdre dans le dédale caractérisant les droits linguistiques en fonction des provinces et du domaine concerné (éducation, tribunaux, services publics, etc.). Pour les francophones, il vaut donc mieux s’informer adéquatement, quitte à demander de l’aide, afin de ne pas passer à côté de ce qui leur est dû.

 

PHOTO: Guy Bourgouin