Les francophones de Hamilton, en Ontario, issus de diverses communautés culturelles et orientations politiques, se sont réunis pour un échange animé sur les enjeux clés de la francophonie, avant les élections fédérales à venir. L’ACFO-Hamilton a orchestré cette rencontre visant à renforcer la participation démocratique

Christiane Beaupré – IJL – Réseau.Presse – Le Régional

La salle paroissiale Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours à Hamilton a accueilli un rassemblement important de francophones provenant de diverses communautés culturelles et de toutes allégeances politiques le vendredi 24 janvier. Organisée par l’ACFO-Hamilton, la rencontre avait pour objectif de favoriser les échanges et le dialogue autour des enjeux cruciaux pour la francophonie, en vue du prochain scrutin fédéral.

L’ACFO avait invité quelques intervenants pour cette séance d’information destinée à approfondir la compréhension des résidents de Hamilton sur les grands dossiers de la francophonie aux niveaux provincial et national, ainsi que sur l’importance de participer activement dans leur circonscription. Parmi eux, Sonia Behilil, directrice des politiques et relations gouvernementales à l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO); Louis-Alexandre Pen, analyste politique pour la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA), ainsi que les députés fédéraux de la région de Hamilton, Matthew Green (NPD) et Lisa Hepfner (Libéral).

Patrick Elonge, coordonnateur de l’ACFO-Hamilton, a ouvert la séance en soulignant l’importance de la participation citoyenne dans cette période électorale. « Nous avons l’occasion de réfléchir, d’échanger et de nous mobiliser afin de faire entendre nos voix dans ces moments cruciaux de la vie démocratique de notre pays », a-t-il expliqué.

Selon lui, les élections à venir représentent un moment charnière pour définir la direction que prendra le Canada, en général, et la Ville de Hamilton, en particulier. Il a insisté sur le rôle fondamental des communautés francophones et bilingues, qui doivent non seulement participer au processus électoral, mais aussi veiller à ce que leurs priorités soient prises en compte par Ottawa. « Chaque voix compte, chaque voix est une pierre ajoutée à la réussite de notre démocratie », a ajouté le coordonnateur de l’ACFO-Hamilton.

La première intervention de la soirée a été assurée par Sonia Behilil, qui a présenté un aperçu du mandat de l’AFO, l’organisme qui représente les intérêts de la francophonie en Ontario. Elle a abordé les priorités de l’AFO, notamment les enjeux de l’éducation en français, de l’accès aux services de santé pour les francophones et de la lutte contre la pénurie de main-d’œuvre francophone. Un autre point important soulevé par Mme Behilil a été la question de l’immigration, un sujet central pour la croissance et la vitalité des communautés francophones de la province.

Après sa présentation, l’analyste politique de la FCFA, Louis-Alexandre Pen a résumé la stratégie électorale de son organisme national intitulé Des francophonies épanouies, partout au pays. Il a informé l’auditoire sur le fait qu’au dernier scrutin fédéral, il y avait 338 circonscriptions au pays. Cependant, avec le recensement général de 2021, de nouvelles réalités démographiques ont été mises à jour et il y en a maintenant 343 au Canada.

M. Pen a indiqué que la demande principale de la campagne nationale, dont le slogan est Une francophonie forte, un Canada fort, est un engagement pour un plan national de croissance de la francophonie canadienne. Il a terminé son intervention en offrant les plus récentes statistiques de la communauté francophone des différentes circonscriptions électorales de la région de Hamilton.

Le rassemblement s’est clôturé par une période de questions, où le public a eu l’occasion de s’adresser aux invités pour échanger sur les moyens d’accroître l’implication des francophones dans le processus électoral. Plusieurs participants ont posé des questions aux députés Matthew Green et Lisa Hepfner sur la façon dont les citoyens peuvent s’assurer que leurs messages et leurs préoccupations arrivent jusqu’à Ottawa. Certains ont également demandé des conseils sur les façons de s’impliquer davantage, que ce soit en tant que bénévoles, en travaillant pour un parti ou même en envisageant une candidature politique.

Jean-Rock Boutin, président de la FARFO et résident de Hamilton, a partagé son expérience personnelle en matière d’engagement communautaire et politique. Après plus de 40 ans d’activité dans divers organismes, il a souligné l’importance de l’engagement politique pour obtenir des résultats tangibles. « Pour obtenir des résultats, il faut s’engager politiquement et se faire des amis des influenceurs politiques. Les fonctionnaires sont là pour nous mettre des freins dans les roues, pour nous ralentir dans nos élans. Cependant, lorsque vous allez plus haut, le politicien, lui, peut faire avancer les choses », a-t-il déclaré. Un commentaire qui a bien fait rire les élus sur place.

Cette rencontre organisée par l’ACFO-Hamilton a ainsi permis d’approfondir la réflexion sur les enjeux de la francophonie, tout en offrant une plateforme pour encourager une participation active à la vie politique, essentielle pour l’avenir des communautés francophones. La mobilisation des francophones à Hamilton, mais aussi à l’échelle nationale, pourrait jouer un rôle déterminant dans les résultats des prochaines élections fédérales, en assurant que les priorités de ces communautés soient entendues et prises en compte par les élus de demain.

Photo : De gauche à droite : Luc Bonaventure Amoussou, Sonia Behilil, Patrick Elonge, Matthew Green, Lisa Hepfner et Louis-Alexandre Pen