Les coprésidentes de la Coalition d’action contre la violence faite aux femmes (Coalition) Erin Griver et Jessica Bonilla-Damptey, accompagnées des organisations membres de la Coalition ont tenu une conférence de presse, le 7 juillet, devant l’Hôtel de ville de Hamilton pour souligner que la violence entre partenaires intimes et la violence basée sur le genre sont une épidémie dans la municipalité.
La Coalition a présenté un aperçu des statistiques de 2022 recueillies auprès des organismes membres. Cette année-là, les hébergements d’urgence pour femmes ont reçu 7660 appels à leurs lignes d’écoute, le Centre d’aide aux victimes d’agression sexuelle a reçu 1973 appels et 4498 femmes n’ont pas pu accéder à un abri en raison d’une pénurie de lits. Cette année, les chiffres continuent d’augmenter. En Ontario, 36 municipalités ont déjà déclaré que la violence entre partenaires intimes était une épidémie.
La Coalition a donc insisté pour que le conseil municipal demande au gouvernement de l’Ontario de déclarer officiellement que la violence entre partenaires intimes est une épidémie. L’organisme veut que la municipalité veille à ce que la violence entre partenaires intimes et celle basée sur le genre soient intégrées au plan de sécurité et de bien-être communautaire de la Ville de Hamilton, et s’engage dans une consultation significative avec la Coalition, en tant qu’intervenante et experte dans le domaine de la violence entre partenaires et celle basée sur le genre sur une base trimestrielle.
« En Ontario, plus de 30 municipalités, y compris la région de Peel, la région de Halton, la ville d’Ottawa et le comté de Renfrew, ont déjà déclaré que la violence entre partenaires intimes est une épidémie, affirme Loubna Moric, directrice des programmes contre la violence faites aux femmes au Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara (CSCHN).
« Aujourd’hui, la Ville de Hamilton s’ajoute à cette liste. Le gouvernement ontarien devrait comprendre l’importance de cette déclaration en examinant continuellement les preuves statistiques fournies par des organisations telles que la Coalition à Hamilton pour assurer le continuum des services grâce à un financement adéquat et stable.
« De plus, le féminicide est souvent le résultat final de la violence et des abus basés sur le genre et l’un des résultats malheureux d’un système qui ne prend pas les allégations d’abus et de harcèlement au sérieux, une statistique en hausse en Ontario et au Canada. Une femme est tuée par son partenaire actuel ou ancien tous les six jours. Le moment le plus dangereux pour une femme dans une relation abusive est lorsqu’elle part, c’est pourquoi les soutiens à la violence sexiste sont cruciaux au cours de cette période.
« Au CSCHN, dans les programmes contre la violence faite aux femmes et les agressions à caractère sexuel, nous sommes témoins de la force, de la persévérance, de la résilience, de la détermination et de l’espoir que ces femmes ont pour continuer leur vie, guérir et finalement prospérer. Nos usagères sont absolument incroyables et je suis émerveillée par elles chaque jour. »
La Coalition demande aussi que la Ville continue à faire pression sur la province pour qu’elle reconnaisse la nécessité d’un financement adéquat et stable pour tous les organismes qui fournissent des services de soutien en matière de violence et des agressions à caractère sexuel. Cela nécessitera un investissement financier important et un engagement annuel.
Finalement, il est à souhaiter que Hamilton continuera à développer les services existants dans les régions rurales telles que Flamborough, Ancaster, Upper Stoney Creek, Dundas, Binbrook et Glanbrook pour s’assurer que les personnes aient accès à des moyens de transport sûrs et fiables.
Source : CSCHN
Photo : Loubna Moric du CSCHN lors de la déclaration de la Coalition devant l’Hôtel de ville de Hamilton.