La rencontre annuelle virtuelle de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) a conclu ses cinq jours d’activités le 29 octobre avec la présentation de sa 17e assemblée générale.

Le président de l’AFO, Carol Jolin, a accueilli les participants et demandé d’entrée de jeu un moment de silence en mémoire des membres de la communauté qui sont décédés au cours de la dernière année, dont Gisèle Lalonde et Mariette Carrier-Fraser. Cette pause a été suivie d’une présentation vidéo de la chanson Notre place.

C’est avec émotion que le président sortant a présenté son rapport annuel pour l’année 2021-2022, lui qui termine un troisième et dernier mandat.

« Toutes ces années à vous présenter le travail accompli par notre organisme me manqueront. Mais avec la vibrante communauté que nous sommes, je suis assuré que les enjeux continueront d’être portés sur le devant de la scène pour les faire avancer. Cette année encore, nous pouvons être fiers du travail accompli et des gains que nous avons obtenus ensemble, a déclaré Carol Jolin.

« Le gouvernement de l’Ontario a amélioré la Loi sur les services en français en adoptant l’annexe 13 du projet de loi 43 qui vise à élargir l’espace francophone. Sarnia est devenue la 27e région désignée sous la LSF.

« Le gouvernement fédéral a déposé un projet de loi en vue de moderniser la Loi sur les langues officielles.

« L’AFO a coordonné, pour une deuxième année consécutive, le Fonds de secours des OBNL francophones créé par le gouvernement de l’Ontario, un fonds destiné à venir en aide aux organismes sans but lucratif francophones ayant subi des impacts négatifs de la pandémie liée à la COVID-19. »

« La communauté franco-ontarienne a obtenu l’autonomie complète de l’Université de Hearst, devenant ainsi la deuxième université gouvernée par et pour les Franco-Ontariens. L’Université de Sudbury se dessine toujours un peu plus comme institution postsecondaire francophone dans le moyen-nord de l’Ontario avec la nomination d’un nouveau recteur, Serge Miville et sa déconfessionnalisation.

« L’Université de l’Ontario français à Toronto a ouvert officiellement ses portes en novembre dernier. Malgré la crise sanitaire que nous traversons ces dernières années, notre communauté n’a pas flanché. La mobilisation pour faire avancer nos droits a continué aux quatre coins de la province. Je compte sur votre engagement pour continuer à revendiquer que de vivre en français en Ontario soit une norme », a conclu M. Jolin.

À la suite de son allocution, l’équipe de l’AFO a présenté une vidéo-hommage pour souligner le travail de Carol Jolin à la présidence de l’organisme au cours des six dernières années avec des témoignages du directeur général Peter Hominuk, de la ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, et de la députée fédérale d’Orléans, Marie-France Lalonde, qui l’ont remercié chaleureusement pour son dévouement.

 

Rapport d’activités

Puis ce fut au tour de M. Hominuk de présenter son rapport d’activités. « Cette année, notre organisme a continué de s’adapter aux nouvelles réalités liées à la pandémie. Les activités de l’AFO se sont déroulées virtuellement et grâce à cette adaptation, de nombreuses personnes de partout en province, et même à l’extérieur de l’Ontario, ont pu y participer.

« Pour une année de plus, l’AFO a continué d’appuyer financièrement et matériellement les organismes de la francophonie ontarienne. Elle a notamment redistribué quatre millions et demi par le biais de différents fonds. Les services en français ont ainsi pu être assurés aux quatre coins de la province.

« Avec les besoins grandissants dans le réseau de la part des membres et de la communauté, l’AFO a développé l’initiative AFOplus, un programme d’appui contractuel qui offre des services répondant à une gamme de besoins opérationnels. De nombreux organismes y ont fait appel. De magnifiques collaborations ont donc vu le jour, notamment pour les Jeux d’été du Canada en août 2022. »

Cependant, le sujet principal mis en avant en tout début d’année 2021 a été la question de l’éducation postsecondaire dans le moyen-nord de l’Ontario avec la crise à l’université Laurentienne.

« L’annonce de l’université Laurentienne concernant ses problèmes financiers, les coupures draconiennes dans sa programmation de langue française et la fin de la fédération laurentienne ont eu l’effet d’une onde de choc dans la communauté franco-ontarienne. Il a fallu réagir et se mobiliser pour proposer des alternatives au manque criant de programmes postsecondaires en français dans le moyen-nord de la province. « L’AFO a collaboré avec l’Université de Sudbury pour l’appuyer dans sa transformation. Depuis le 15 septembre, l’Université de Sudbury est désormais laïque et gouvernée par et pour les francophones. L’organisme a également mobilisé la communauté à l’aide d’une campagne de lettres adressées au recteur et au président du bureau des gouverneurs de l’université Laurentienne pour appuyer le transfert de la programmation universitaire de langue française de l’institution vers l’Université de Sudbury. Trois mille personnes ont répondu à cet appel », assure M. Hominuk.

Le rapport souligne que les avancées de la francophonie ontarienne cette année ont été nombreuses, à commencer par les 3000 lettres envoyées au recteur et au président du bureau des gouverneurs de l’université Laurentienne pour appuyer le transfert de la programmation universitaire de langue française de l’institution vers l’Université de Sudbury.

« Il y a eu un investissement de deux millions de dollars dans le Fonds de secours des OSBL francophones par le gouvernement de l’Ontario pour aider les organismes sans but lucratif francophones ayant subi des impacts négatifs de la pandémie liée à la COVID-19. Puis un prolongement sur trois ans et bonification d’un million $ par année dans le Programme d’appui à la francophonie ontarienne par le gouvernement de l’Ontario pour soutenir les organismes franco-ontariens.

« Il y a eu la nomination d’un recteur à l’Université de Sudbury (Serge Miville), et l’adoption de la Loi de 2021 sur le soutien à la relance et à la compétitivité qui rend officielle l’autonomie complète de l’Université de Hearst », ajoute le directeur général.

En conclusion, il souligne la nomination d’une troisième sénatrice franco-ontarienne, Bernadette Clément, le fait que l’Université de Sudbury devient laïque et gérée par et pour les francophones et l’inauguration officielle de l’Université de l’Ontario français.

Son discours a été suivi de la présentation et de l’adoption des états financiers par Julie Bureau de la firme Marcil Lavallée et de la période des résultats de l’élection des six postes à combler au sein du conseil d’administration.

Il y avait deux candidatures confirmées pour la présidence de l’AFO, soit celles de Nicole Fortier Levesque de Moonbeam et Fabien Hébert de Hearst. C’est Fabien Hébert qui a été choisi par la majorité des membres.

Hébert a été président-directeur général de l’Hôpital de Smooth Rock pendant près de 15 ans. Il est actuellement président du conseil d’administration de l’Université de Hearst. Ses priorités sont l’inclusion des nouveaux arrivants, particulièrement la reconnaissance des acquis, ainsi que la pénurie de main-d’œuvre. Il a remercié le président sortant pour le travail accompli et les membres pour leur confiance.

Les autres postes ont été comblés par Mélinda Chartrand de St. Catharines (Centre), Marie-Claude Dicaire de Wendover (Est), Marc Lavigne de Sudbury (Nord-Est) et Claudette Gleeson de Thunder Bay (Nord-Ouest). Le représentant des groupes identitaires est resté vacant.

L’Assemblée s’est soldée par deux propositions des congressistes, la première étant que l’AFO fasse de la santé une grande priorité et y accorde les ressources nécessaires afin d’intervenir proactivement en amont des décisions politiques.

La deuxième proposition veut que l’AFO revendique auprès de l’université Laurentienne le transfert immédiat de sa programmation en langue française en entier à l’Université de Sudbury, qu’elle renonce à son mandat bilingue et, en cas de refus ou de délais, que l’AFO revendique auprès du gouvernement de l’Ontario d’intervenir afin de forcer l’université Laurentienne d’effectuer ce transfert à temps pour la rentrée de 2024.

Le prochain congrès de l’AFO aura lieu du 21 au 23 octobre 2023 à Toronto.

 

Photos (capture d’écran) : Fabien Hébert