Le gouvernement Ford veut faire primer les qualifications sur l’ancienneté dans ses pratiques d’embauche de personnel enseignant.
Le ministre de l’Éducation Stephen Lecce a annoncé, le jeudi 15 octobre, qu’il abrogera le Règlement 274 de l’Ontario, qui dicte l’embauche en fonction de l’ancienneté et oblige essentiellement les directions d’écoles à embaucher parmi un petit groupe d’enseignants qui ont passé le plus de temps sur la liste de suppléants.
Le règlement donne la priorité aux cinq enseignants qui sont sur cette liste de suppléants depuis le plus longtemps lorsqu’ils postulent pour de nouveaux postes d’enseignants à temps plein.
Négocié pour la première fois avec l’Association des enseignants catholiques anglophones de l’Ontario, le gouvernement libéral de Kathleen Wynne l’a adopté en 2012 pour « lutter contre le népotisme ».
Or, Mme Wynne l’a admis elle-même, un an plus tard : « Je reconnais qu’il y a des soucis? Je reconnais qu’il y a peut-être eu une surcorrection en ce qui concerne certains des problèmes qui avaient été identifiés. »
« Depuis plus de dix ans, le personnel enseignant de la province a été embauché selon les règles d’un système insolite qui plaçait l’ancienneté au-dessus des qualifications, des compétences, de la diversité et de l’expérience pratique. »
Il s’agit d’une décision que préconisait fortement l’Association des conseils scolaires publics de l’Ontario (OPSBAA) depuis son introduction en septembre 2012, a fait savoir sa présidente, Cathy Abraham.
« Cette réglementation a désavantagé les enseignants qui sont nouveaux dans la profession, et en a dissuadé d’autres d’entrer dans la profession enseignante. Éliminer les injustes restrictions créées par le Règlement 274 est la bonne chose à faire, et permettra aux conseils scolaires d’embaucher les bons enseignants pour le poste, y compris des enseignants qui ressemblent à leurs élèves et qui comprennent leurs expériences parce qu’ils les ont vécues. »
Depuis son arrivée au ministère, Stephen Lecce a répété souvent qu’il n’était pas d’accord avec le Règlement 274.
Lors des négociations entre les enseignants et le gouvernement Ford pour le renouvellement de leur convention collective, seule l’Association des enseignants catholiques anglophones de l’Ontario avait réussi à s’entendre sur le Règlement 274. Celle-ci avait accepté une version qui permettait aux conseils d’exempter environ un tiers des nouvelles embauches.
Les fédérations qui représentent les enseignants de l’élémentaire et du secondaire avaient pour leur part exclu le Règlement 274 de leurs conventions collectives, faute de pouvoir s’entendre avec la province.
SOURCES – La Presse canadienne/Émilie Pelletier, Initiative de journalisme local, Le Droit