Le gouvernement ontarien devrait moderniser sa liste des organismes désignés pour fournir des services en français, estime la commissaire aux services en français, qui a trouvé sur cette liste des organismes qui n’existent plus depuis près de 30 ans.
En Ontario, il existe un règlement qui dresse la liste des organismes désignés pour fournir des services en français.
Sur cette liste, The Religious Hospitallers of St. Joseph of Cornwall est partiellement désigné pour des programmes et des services offerts en français par l’Hôpital Hôtel Dieu, à Cornwall. Le hic : cet hôpital n’existe plus depuis près de 20 ans. Il a été fusionné en 2004 avec l’Hôpital général de Cornwall et on le connaît maintenant comme l’Hôpital communautaire de Cornwall.
Deux autres hôpitaux compris dans la liste des organismes désignés francophones sont nommés dans le rapport annuel de la commissaire aux services en français, Kelly Burke, publié le 7 décembre dernier. Le premier, situé à Timmins, n’existe plus depuis 1996, et un autre, à Ottawa, est connu comme l’Hôpital d’Ottawa depuis 1998.
Dans son rapport, la commissaire juge désuet ce règlement qui dresse la liste des organismes désignés francophones et soutient « qu’il constitue un obstacle à l’accès aux services en français dans plusieurs domaines, dont la santé, la petite enfance, l’éducation, les services sociaux et communautaires et les soins de longue durée ».
Elle recommande au gouvernement ontarien de moderniser ce règlement qui amasse de la poussière depuis 1996.
Deux jours près du premier anniversaire de la modernisation de la Loi sur les services en français en Ontario, Mme Burke formule dans ce rapport une deuxième et dernière recommandation : « revoir les politiques d’emploi pour qu’un plus grand nombre de postes soient affichés en français ».
Hausse de 15 % des plaintes
Au cours de la dernière année, son bureau a découvert que les francophones ont accès à un nombre limité d’informations sur les emplois disponibles au sein de la fonction publique ontarienne.
« En ne communiquant en français que les postes désignés bilingues, le gouvernement ne communique pas aux francophones l’ensemble de ses opportunités d’emploi », souligne Kelly Burke.
Please speak in English
La commissaire a raconté avoir reçu une plainte d’un homme dont la mère, francophone, était mourante et hospitalisée dans un hôpital désigné du nord de l’Ontario. « À plusieurs reprises, lui et sa famille n’ont pas été en mesure d’obtenir de services en français lors de leurs visites auprès de leur mère. »
La famille a retrouvé une note adressée à la patiente qui disait « PLEASE SPEAK IN ENGLISH ».
Le bureau de la commissaire est intervenu, explique Kelly Burke dans son rapport, et des mesures auraient été prises « afin, entre autres, de corriger l’absence de personnel bilingue à l’accueil », et un plan d’action aurait été élaboré.
Cette note déposée sur le chevet de la patiente francophone, « ce n’est pas acceptable », a déploré la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney, en conférence, le 7 décembre.
Source: UJL Le Droit – Émilie Gougeon Pelletier