Richard Caumartin
Les francophones de Hamilton se sont regroupés le 28 mars pour le troisième dîner-réseautage dans un restaurant de la rue Cannon. Le thème de la rencontre animée par Rudy Chabannes d’ONFR+ était « Culture et diversité dans un Hamilton croissant ».
Les panélistes étaient Julie Jardel, directrice générale du Centre francophone Hamilton (CFH) et Liliane Masengo Kabamba, fondatrice et directrice générale de l’organisme Rafiki, enseignante et autrice de deux livres – Mon identité, ma culture, et Il était une fois les droits de la personne.
Mme Masengo Kabamba a d’abord initié sa présentation en donnant quelques définitions de la culture et sa compréhension de la diversité. « Lorsqu’on parle de diversité, on doit parler d’inclusion et par le fait même, du sens d’appartenance et de la représentation de la communauté. Puis l’accessibilité, est-ce que toutes les communautés sont représentées et ont accès aux ressources et services? Bref, Hamilton est-elle un lieu où l’on retrouve la diversité et la culture? Tout à fait. La Ville est très riche par la diversité des personnes qui y vivent. Lorsqu’elles arrivent, elles apportent non seulement leur culture, mais aussi leur bagage intellectuel qui fait également la richesse de Hamilton », explique-t-elle.
Pour elle, il est facile d’associer les mots culture et diversité à Hamilton. Cependant, les francophones de la municipalité sont-ils suffisamment représentés? Personnellement, elle trouve que non.
« Par exemple, il faut juste voir sur les panneaux que l’on retrouve partout en anglais. Il reste beaucoup de travail à faire pour les diverses communautés francophones qui ne sont pas représentées. Pour savoir que l’on parle français ici, il faut se rendre au Centre francophone, au Centre de santé communautaire, à l’église ou dans les écoles. Mais pour un francophone qui arrive et marche dans la ville, ce n’est pas évident de nous trouver », ajoute Liliane Masengo Kabamba.
Quant à Julie Jardel, directrice du CFH, elle était plutôt d’accord avec Mme Kabamba. « La diversité est bien présente à Hamilton, du moins elle est très présente numériquement. Et la représentativité s’est beaucoup infiltrée dans les arts, assure Mme Jardel. La culture s’exprime énormément par les arts qui sont un moyen de faire dialoguer comme aucun autre, et permet de dialoguer avec les allophones également. Il y a eu un mouvement pour inclure beaucoup plus de diversité dans les arts. La culture contribue à atteindre cet idéal et c’est pour cela que je travaille dans ce domaine. »
Il a été question des repères culturels francophones à Hamilton qui sont plutôt rares par rapport à ceux du côté anglophone. Selon les deux invitées, les résidents de Hamilton devraient être fiers des diverses cultures francophones qui font de la région un endroit aussi intéressant pour les nouveaux arrivants. Il y a de la collaboration avec les organismes anglophones, mais l’acceptation de la dualité linguistique n’est pas encore au point. « C’est un travail qui nous reste à faire : être mieux représentés à plusieurs niveaux, dont à la municipalité, sur les enseignes publiques et dans les grands projets communautaires », conclut Liliane Masengo Kabamba.
Photo: De gauche à droite : Rudy Chabannes, Julie Jardel et Liliane Masengo Kabamba