Le fort George a autrefois été un symbole de la rivalité anglo-américaine et un lieu où cette inimitié s’est embrasée au cours de la guerre de 1812. Aujourd’hui, cette propriété de Parcs Canada illustre plutôt la bonne entente entre les deux pays se partageant les rives de la rivière Niagara et dont les citoyens respectifs prennent plaisir à reconstituer des affrontements militaires qui ont marqué l’histoire de la région.

C’est ce qui a caractérisé la fin de semaine des 13 et 14 juillet alors qu’ont convergé vers le site des centaines de touristes et passionnés de récits historiques, les uns simples passants, les autres totalement investis dans la mise sur pied des différents volets du spectacle à vocation pédagogique qui s’y est tenu.

Les reconstitutions de bataille sont un des attraits du Lieu historique national du Fort-George et les visiteurs s’en sont faits mettre plein la vue alors que décharges de canons et de mousquets ont détonné de part et d’autre sous le ciel bleu, emplissant l’air de fumée et faisant chaque fois leur lot de « victimes ». Troupes yankees et britanno-canadiennes ont multiplié assauts et ripostes sous le regard des spectateurs de tous âges alors qu’au micro, deux présentateurs commentaient et expliquaient ce qui se passait sur le terrain.

Les Britanniques ont construit le fort George de 1796 à 1799 alors que bouillonnaient les tensions politiques entre l’Angleterre et son ancienne colonie, les États-Unis d’Amérique. La péninsule du Niagara était vulnérable à une attaque et les craintes se sont confirmées dans la foulée de la guerre anglo-américaine. Au printemps 1813, les Américains ont bombardé le fort et ont occupé ses ruines jusqu’en décembre, alors qu’ils ont rasé le village de Newark (l’actuel Niagara-on-the-Lake) pour ensuite se retirer de l’autre côté de la rivière Niagara où les Britanniques les suivirent pour les battre à leur tour sur leur propre terrain.

Un campement avait été aménagé sur le site et les femmes n’étaient pas en reste côté costumes.

Ces batailles et manoeuvres ne mirent pas un terme à la guerre mais scellèrent l’avenir du fort George qui décrut en importance après la construction du fort Mississauga pour être ensuite abandonné en 1820.

Les structures et bâtiments que les touristes visitent aujourd’hui sont des reconstitutions aménagées entre 1937 et 1940, dans quelques cas avec des matériaux plus ou moins contemporains de la guerre de 1812. Divers artéfacts y ont été rassemblés pour illustrer les explications quant à la vie quotidienne des soldats, les moeurs de l’époque, les relations sociales, etc.

Le Fort-George est ouvert à l’année mais l’été constitue sans conteste la saison où il est le plus intéressant à visiter. D’autres activités s’y tiendront d’ailleurs jusqu’à la fin de la belle saison. Pour plus d’information sur ce lieu patrimonial et sur l’ensemble des sites administrés par Parcs Canada, il suffit de consulter la page web pc.gc.ca.

PHOTO : La musique d’époque est une composante des reconstitutions.

Soldats britanniques et miliciens canadiens tirent à l’unisson.