La fête du Canada, le 1er juillet, reflète le multiculturalisme canadien, avec des cérémonies de citoyenneté où de nouveaux Canadiens chantent pour la première fois l’hymne national. À Welland, Sofifran illustre parfaitement cette diversité culturelle en célébrant avec un buffet multiculturel.

Christiane Beaupré – IJL Réseau.Presse – Le Régional de Hamilton-Niagara

De nos jours, la fête du Canada est indéniablement liée au multiculturalisme. Les communautés ethnoculturelles ne cessent d’enrichir le visage culturel du pays et les nouveaux arrivants, dont la première ou deuxième langue est le français, permettent aux communautés francophones traditionnelles en milieu minoritaire de survivre et de rajeunir leur liste de membres actifs.

Le 1er juillet, plusieurs cérémonies de citoyenneté, au cours desquelles les nouveaux Canadiens chanteront pour la première fois l’hymne national de leur pays d’accueil, ont eu lieu dans le Centre-Sud-Ouest. À Welland, l’organisme Solidarité des femmes immigrantes francophones du Niagara, mieux connu sous le nom de Sofifran, est un bel exemple de ce mélange des cultures et du nouveau visage de la francophonie locale.

Depuis quelques années, Sofifran profite des festivités du 1er juillet sur les rives du canal Welland pour attirer la foule à son buffet multiculturel au marché fermier et y célébrer du même coup la fête du Canada et la fête canadienne du multiculturalisme (le 27 juin). L’organisme y propose des mets africains, arabes, haïtiens et caraïbéens, un mélange de saveurs qui attire non seulement les membres de ces communautés ethnoculturelles, mais aussi les Canadiens de souche et les curieux qui passent forcément devant le site en se rendant aux festivités organisées par la municipalité.

« Nous sommes chanceux et reconnaissants de pouvoir offrir chaque année cette activité populaire auprès de tous les publics, explique Fété Ngira-Batware Kimpiobi, directrice générale de Sofifran. Merci à Patrimoine canadien pour son appui continu et à la quinzaine de bénévoles qui ont préparé et servi le buffet aux quelque 300 convives. En moins de deux heures, tout avait été consommé! »

Mme Kimpiobi a réitéré le fait que le marché fermier est un passage obligé pour les touristes et les nombreux participants à la fête du Canada puisque le stationnement adjacent est utilisé par les festivaliers.

Poulet en folie

« Cette année, le buffet avait pour thème « poulet en folie », dit-elle. Nous avons présenté des spécialités de poulet sous différentes saveurs. Des visiteurs nous ont suggéré d’ouvrir un restaurant à Welland. C’est une idée qui fait son chemin au sein de notre organisme et auprès de nos femmes immigrantes. Un buffet mensuel pourrait servir de collecte de fonds pour nos projets, une possibilité intéressante pour nous. Personnellement, j’ai préparé un poulet congolais du Kasaï cuit avec des épices de la République démocratique du Congo. Vraiment très bon! »

Quelques dignitaires se sont adressés aux convives, dont le maire de Welland, Frank Campion, et le député fédéral de Niagara-Centre, Vance Badawey. Ils ont tous deux vanté les mérites de Sofifran pour cette activité annuelle qui ne cesse de prendre de l’ampleur, et surtout de la valeur inestimable et de l’impact de l’immigration dans la région du Niagara.

« Nous avons eu du mal à trouver du matériel aux couleurs de la fête du Canada. Le prestige et la prestance de cette fête diminuent pour la population de souche mais pour nous, immigrants, nous sommes très attachés à tout ce qui est fête nationale et rassemble les peuples. Les immigrants sont très fiers de leur drapeau, poursuit-elle.

« La communauté ethnoculturelle commence à comprendre qu’elle doit être impliquée et visible partout. Elle apporte une nouvelle énergie à la communauté francophone. Les nouveaux arrivants font l’effort de participer à la vie communautaire tandis que la communauté francophone de souche vieillissante reste isolée dans ses activités et peine à trouver une relève.

« Welland n’est plus la même ville, le visage du Niagara a beaucoup changé et il y a des immigrants partout. La fête du Canada est la rencontre des peuples. Pour les uns, c’est une occasion de célébrer leur pays d’accueil, pour les autres, leur terre d’origine. Nous sommes fiers d’être au Canada! », conclut Fété Ngira-Batware Kimpiobi.

Quand plus de la moitié des jeunes familles francophones des grandes villes disent appartenir à des minorités visibles, c’est signe que le visage des communautés francophones dans le Centre-Sud-Ouest ontarien change drastiquement. Par exemple, à Welland, il existe un écart intergénérationnel important entre les aînés qui ont pour la plupart la peau blanche, et une nouvelle génération beaucoup plus diversifiée. L’immigration est une richesse pour les communautés francophones en milieu minoritaire, et les Canadiens français s’adaptent de plus en plus à cette nouvelle réalité pour la survie de la francophonie dans la région.

Photo : Quelque 300 visiteurs ont défilé au buffet multiculturel à Welland.