Le 25 novembre à Hamilton, le Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara (CSCHN) soulignait la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Une date qui coïncide également avec le lancement de la campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre.
Dans l’ensemble de la province, des communautés hissaient un drapeau ce jour-là pour #mettrefinàlaviolencefaiteauxfemmes. Ces drapeaux symbolisent l’engagement d’une collectivité à soutenir les survivantes et à travailler à prévenir la violence faite aux femmes.
Chaque année, cette campagne des 16 jours se poursuit jusqu’au 10 décembre, Journée internationale des droits de la personne. Le choix de ces deux dates a pour but de faire le lien entre les violences faites aux femmes et les violations des droits fondamentaux des femmes, définissant ainsi la violence basée sur le genre comme étant une atteinte aux droits humains.
Partout dans le monde, les personnes s’identifiant comme femmes ou filles sont encore victimes de violence du fait d’appartenir au genre féminin. Une femme sur trois souffre de violence dans le monde. Au Canada, une femme meurt tous les six jours aux mains de son compagnon.
Comparativement aux hommes, les femmes courent 11 fois plus de risques d’être victimes de violence sexuelle. Ce sont des chiffres qui en disent long.
Le stress et l’anxiété résultant de la pandémie de COVID-19 demeurent préoccupants pour de nombreuses Canadiennes. En avril 2020, une femme sur dix a déclaré être très ou extrêmement préoccupée par la possibilité de subir de la violence à la maison.
Ontario Association of Interval and Transition Houses a signalé 10 féminicides dans la province pendant les trois premiers mois de l’année. De janvier à septembre 2021, 41 féminicides ont eu lieu en Ontario. Durant tout le temps de la pandémie, l’aggravation des incidences de violence basée sur le genre et l’augmentation des féminicides au pays et partout dans le monde ont été une évidence.
Les conditions sanitaires dues à la pandémie de COVID-19 sont actuellement moins sévères que l’année dernière et les taux de vaccination sont fortement encourageants. Cependant, nous continuons d’observer un accroissement des agressions à caractère sexuel, de la violence familiale, de la violence conjugale et dans les fréquentations amoureuses pendant cette période sans précédent.
Facteurs de stress
Les facteurs de stress tel que l’insécurité d’emploi, la précarité financière, les changements dans les milieux d’apprentissage et de travail, augmentent les risques d’abus, de violence dans le couple ou dans la famille, ou les incidences de violence à caractère sexuel.
L’utilisation plus fréquente d’Internet, notamment chez les jeunes, augmente les risques de sollicitation en ligne à des fins sexuelles et de cyberviolence. La pression financière peut rendre certaines personnes encore plus vulnérables au harcèlement en milieu de travail et à l’exploitation sexuelle. La consommation de drogues et d’alcool, potentielle stratégie pour gérer les impacts de la pandémie, peut être exploitée pour commettre des abus et des actes de violence.
La pandémie a des répercussions différentes sur chaque femme et fille en fonction des conditions personnelles dans lesquelles elle se retrouve. Elles sont plus à risque d’être victimes de violence si elles sont Autochtones ou racialisées, si elles sont en situation de précarité financière, si elles vivent avec une limitation fonctionnelle ou un handicap, si elles sont membres de la communauté deux esprits, lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres, queers, personnes en questionnement, intersexes, asexués, ou autres.
Elles sont aussi plus à risque si elles font partie de la population des aînés, si elles vivent dans les communautés rurales et éloignées, si elles sont immigrantes ou réfugiées et si elles appartiennent à une minorité linguistique.
Appel à l’action
La Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et la Campagne des 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre ont pour objectif de rendre hommage aux victimes, de réitérer le soutien aux survivantes de violence et de consolider l’engagement à y mettre fin.
Il s’agit d’un appel à l’action pour dénoncer tous les actes de violence basée sur le genre, pour poser des gestes et prendre des mesures concrètes afin de prévenir et éliminer toutes les formes de violence basée sur le genre. Ce type de violence n’est pas un problème individuel mais sociétal.
Chacun peut faire une différence et jouer un rôle important dans la création de foyers, d’écoles, de milieux de travail et de collectivités sécuritaires pour tout le monde.
SOURCE – CSCHN
PHOTO – Les représentantes du CSCHN. De gauche à droite : Espérance Ngendandumwe, Loubna Moric, Windy Previl et Germaine Ngono Menana.