Les parents ont peut-être entendu parler, au cours des dernières années, du Programme d’apprentissage des jeunes enfants (PAJE). Cette approche pédagogique, destinée aux élèves de la maternelle et du jardin d’enfants, a rapidement été mis en œuvre dans les écoles de l’Ontario à l’initiative du gouvernement. Ses résultats se sont avérés très positifs en ce qui touche à la santé physique et au bien-être, aux compétences sociales, à la maturité affective, aux habiletés cognitives, au développement du langage de même qu’aux connaissances générales.
Mais le PAJE ne se met pas en œuvre tout seul et la théorie ne devient réalité que grâce à des professionnels dévoués en action sur le terrain. À l’école élémentaire Champlain, à Welland, l’enseignante Véronique Bédard est passée maître dans l’art de donner vie à ce programme. D’autres enseignants du Conseil scolaire Viamonde viennent observer son travail en classe afin d’apprendre à maîtriser parfaitement l’application du PAJE.
« Le but du programme est de faire cheminer l’enfant en deux ans en respectant ses besoins », résume Mme Bédard. Ce sont aux élèves de 4 à 6 ans que s’adresse le PAJE et à cet âge, l’apprentissage se fait par le jeu. Là où le programme se distingue réside dans la volonté de rendre les enfants plus autonomes. Par le biais de diverses activités qu’ils choisissent en fonction de leurs intérêts, ils apprennent les mathématiques, l’écriture, la lecture, etc. L’éducateur va d’un petit groupe à un autre et échange avec les enfants, les incite à expliquer leur projet. « C’est structuré parce qu’on les guide par le questionnement », explique Véronique Bédard. Assistée de sa collègue Sylvette Rattie, éducatrice à la petite enfance, elle soutient les enfants dans leurs initiatives, leur donne l’occasion d’apprendre à gérer leurs émotions et leurs besoins, suscite leur sens de l’innovation, etc. « Il s’agit de respecter où ils en sont pour ensuite les emmener plus loin », précise Mme Bédard.
L’enseignante participe également à des projets-pilotes avec le ministère de l’Éducation, tels que l’élaboration du nouveau bulletin qui sera plus en phase avec le PAJE. Ce dossier est toujours en développement mais Véronique Bédard entrevoit déjà ses grandes lignes : « Ça nous permettra vraiment de parler de l’enfant plutôt que de ses connaissances. Ce sera très personnalisé ». Le projet Communication orale à la petite enfance (COPE) est également l’objet de son attention. En effet, ce programme de francisation sera ultimement harmonisé avec la pédagogie et les objectifs du PAJE.
Mine de rien, les enfants font des bonds de géant grâce à ces divers programmes conçus pour eux. Alors qu’ils jouent, qu’ils s’amusent et qu’ils papotent entre amis et avec leur enseignant, ils acquièrent des habiletés qui leur seront essentielles pour toute la vie. Pour l’heure, ils apprivoisent également ce lieu où ils passeront une bonne partie des 12 prochaines années : « Ils sont contents de venir à l’école, conclut Mme Bédard. C’est leur communauté. »
Photo: Véronique Bédard en interaction avec des élèves