Alexia Grousson

Une marche de mobilisation pour revendiquer la sécurité des femmes s’est tenue le 19 septembre dans les villes de Hamilton et de St. Catharines. La mobilisation intitulée Reprenons la nuit, a lieu depuis 1981 dans tous le Canada, le troisième jeudi du mois de septembre. Parmi les organismes participants, il y avait le Centre de santé communautaire de Hamilton Niagara (CSCHN).

Elle a pris naissance dans les années 1970 à Philadelphia. Alors qu’elle rentrait seule le soir, Susan Speeth, une jeune microbiologiste, a été poignardé à mort à quelques pas de son domicile. Peu de temps après, une marche aux chandelles a été organisé en son honneur. Les manifestations Reclaim the Night se sont ensuite multiplié et la première au Canada a eu lieu à Vancouver, en 1978. Ces manifestations ont pour principal objectif de dénoncer le sexisme, toutes les formes de violence basée sur le genre et les agressions à caractère sexuel.

« C’est un événement de solidarité, de sensibilisation, de prévention, qui existe pour montrer au monde entier que nous sommes là et qu’on existe. Il a lieu la nuit, représentant symboliquement son origine, mais aussi pour refléter l’absence de sécurité qui s’y trouve », explique Espérance Ngendandumwe, intervenante en prévention et sensibilisation en matière d’abus au CSCHN.

Pour la ville d’Hamilton, c’est l’organisme Sexual Assault Centre Hamilton and Area (SACHA) qui est à l’origine de la mobilisation. Le rassemblement a eu lieu à l’hôtel de ville, où des tables étaient disponibles pour les organismes, tels que le Réseau-Femmes du Sud-Ouest de l’Ontario et la communauté des femmes autochtones, afin de présenter les services offerts dans le domaine.

« Cette année, le thème choisi était « J’ai la conviction qu’un monde sans violence est possible ». En effet, si nous ne pouvons pas rêver qu’un monde meilleur est possible, nous n’y parviendrons pas. Mais lorsque nous aurons compris que la violence sexuelle, la violence basée sur le genre, le harcèlement de rue et l’oppression ne doivent pas être acceptés comme faisant partie de nos communautés, nous pourrons alors nous unir pour apporter les changements nécessaires à la création d’un monde sans violence. Un monde où nous sommes tous en sécurité et libres. Imaginer un monde sans violence peut sembler être un grand rêve, un rêve presque impossible, mais nous sommes déterminées à continuer de l’avoir et surtout à le réaliser », poursuit Mme Ngendandumwe.

Les participants ont défilé dans les rues pendant une heure. Une salle de soutien physique et émotionnelle a été mise à la disposition des personnes dont les souvenirs douloureux ont refait surface.

À St. Catharines, l’événement organisé par Niagara Sexual Assault Centre (CARSA), a eu lieu au Market Place, en présence du maire de la ville. Des tables représentant les différents organismes qui luttent contre les agressions à caractère sexuel étaient présents. De nombreux échanges entre les participants ont eu lieu, sous une ambiance musicale portant des paroles d’espoir et d’amour.

La soirée a été marquée par les témoignages d’un homme et d’une femme, tous deux survivants de violence sexuelle, ainsi qu’un discours de Carleigh, responsable du groupe Future Black Female Survivor de l’université Brock. Puis la marche a débuté avec de nombreuses bougies allumées, des chants et des slogans.

« Cet événement est préparé depuis des semaines, avec des ateliers au CSCHN pour la confection des pancartes et des slogans. Cela nous rappelle l’importance de la solidarité car, ensemble on avance, on a de l’espoir et de l’énergie. Cette cause vaut la peine d’être soutenue », conclut Espérance Ngendandumwe.

Pour la deuxième année consécutive, les hommes « alliés » avaient la possibilité de se joindre à la marche. Comme nouveauté, un bus était à la disposition des personnes à mobilité réduite et avançait au même rythme que les marcheurs.

Photo (CSCHN) : Le CSCHN et des participantes à l’événement Reprenons la nuit, avec les pancartes et les slogans qu’elles ont créé.