Alexia Grousson

Le 18 mai, les Haïtiens célèbrent la création de leur drapeau dans leur pays et ailleurs dans le monde. Il s’agit cette année de la 220e commémoration mais la première à la mairie de Welland organisée par l’organisme Regohva.

Le 18 mai est une fête nationale en Haïti afin de se remémorer l’histoire de ce pays colonisé par les Européens. Après une guerre d’indépendance opposant le parti de Napoléon, avec le général Rochambeau, au parti des Indigènes de Jean-Jacques Dessalines, les Haïtiens reprennent le contrôle de leur île, abolissent l’esclavage et proclament la première république noire libre du monde.

Lors d’une des batailles en mai 1803, Dessalines déchire la partie blanche du drapeau français et joint les couleurs rouge et bleu, créant ainsi le nouveau drapeau d’Haïti. « Le drapeau représente notre histoire en tant que peuple, c’est le symbole de notre unité. Il permet aussi d’honorer nos ancêtres », explique Naromie Charles Azar, présidente de Regohva.

Le rassemblement devant l’Hôtel de ville de Welland a débuté par des chants tels que l’hymne national d’Haïti, La Dessalinienne, ou encore Salut beau drapeau, retraçant l’histoire de celui-ci en chanson. La cérémonie du lever de drapeau s’est terminée par un mot du maire Frank Campion.

Un défilé avec cortège est parti en fin d’après-midi de la Caisse Desjardins Niagara jusqu’à la mairie. De nombreuses personnes étaient habillées aux couleurs du drapeau et des t-shirts ont même été confectionnés pour l’occasion. Il y avait des tambours et des trompettes, beaucoup de musique et des chants comme Nous te voulons chère patrie.

La réception s’est poursuivie dans la salle communautaire de l’édifice municipal. Un souper préparé bénévolement par des membres de la communauté haïtienne a été servi. De nombreux sujets de réflexion ont été lancés sur l’historique du drapeau, l’origine ancestrale des Haïtiens, la résilience, la fraternité et comment ces qualités peuvent être développées ici au Canada dans le but d’aider les Haïtiens au pays. La soirée s’est terminée par un karaoké et de la musique. 

« Au vu de la situation actuelle en Haïti, la communauté est partagée quant à fêter ce jour national et le lever du drapeau. Pour certains, il s’agit d’une commémoration et pour d’autres, d’une fête. Je pense qu’il est important de se rappeler nos traditions et que nous sommes libres grâce à nos ancêtres. Il faut aussi montrer que nous sommes encore présents, et ce, malgré les difficultés. Nous ne sommes pas seuls, tous les pays sont concernés par la situation qui est en cours en Haïti.

« Nous ne devons pas baisser les bras mais il faut aussi tirer la sonnette d’alarme. Nous sommes là, nous sommes vivants, mais nous crions également au secours pour notre peuple. Dès qu’une communauté se mobilise autour de points communs, la discussion est possible et les projets prennent forme et avancent. C’est très satisfaisant. Il ne faut jamais baisser les bras », conclut Naromie Charles Azar.

Photo : La communauté haïtienne est fière de ses racines et de son drapeau.