Alexia Grousson
Pour joindre l’utile à l’agréable, une enseignante de l’École élémentaire catholique Ste-Marguerite-Bourgeoys, à St. Catharines, a eu l’idée de créer un jardin pollinisateur dans la cour de récréation.
« Nous avons un beau projet qui se réalise dans notre école. Les élèves apprennent beaucoup de choses en sciences, en agronomie, en mathématiques, mais ils n’ont pas souvent la possibilité de mettre les compétences acquises en pratique. Avec la création d’un jardin, ils peuvent directement voir l’utilité concrète des matières scolaires dans la vie courante », relate Danielle Durocher, enseignante à l’origine du projet.
Tout est parti d’un lopin de terre au milieu de la cour de récréation rempli de mauvaises herbes. L’idée d’un potager a été discutée et approuvée. En octobre 2023, une demande pour un prix Fondation Desjardins a été faite et l’école a remporté la somme de 2500 $. Mais il aura fallu patienter jusqu’aux beaux jours du printemps pour pouvoir commencer le jardin pollinisateur.
« C’est un projet qui touche tous les élèves. Nous avons d’abord effectué des recherches avec les plus grands de l’école concernant les matériaux dont nous aurions besoin, les plantes que nous allions choisir, ce dont elles auront besoin pour grandir et ce qu’elles apporteront sur le plan de la faune. Par exemple, quand elles sont fermées, les pivoines attirent les fourmis qui absorbent le nectar produit par la plante et, quand elles sont ouvertes, ce sera au tour des papillons et des abeilles de venir s’y poser. Ce jardin est une vraie aide à l’apprentissage, car les jeunes y découvrent la faune et la flore, et se rendent compte de leur importance dans notre environnement », explique Mme Durocher.
Depuis le début du printemps, les élèves ont préparé le sol en enlevant le gazon et les mauvaises herbes. Plus de 750 pieds carrés ont été défrichés. Puis, une cinquantaine de plantes, dont une quinzaine dites pollinisatrices (qui attirent les animaux pollinisateurs) et indigènes (plantes retrouvées naturellement dans une région), ont été plantées ainsi que diverses graines telles que du persil, du basilic, de la lavande, des courgettes, etc.
À chaque récréation, une dizaine d’élèves choisissent de venir s’occuper du jardin. Il y a toujours des tâches à effectuer telles qu’enlever les mauvaises herbes, arroser les plantes et les graines ainsi que commencer les récoltes.
« Ils prennent tellement soin du jardin. C’est beau à voir. C’est important pour eux d’avoir ce retour à la nature car, pour beaucoup, ils n’ont pas la chance d’avoir un jardin à la maison. Quand la première fleur s’est ouverte, c’était la fête dans l’école! Et quand nous avons eu les premières récoltes, c’était un engouement général. C’est vraiment plus beau que ce que j’avais imaginé », conclut Danielle Durocher.
L’école a également créé un site Web pour permettre de suivre les progrès des jeunes gardiens de la planète. Ils projettent de rajouter prochainement des codes QR au niveau de chaque plante qui mènera directement à la page du site, expliquant en détail sa floraison, ses interactions et son importance.
Photo (l’école Ste-Marguerite Bourgeoys) : Les élèves prennent plaisir à s’occuper du nouveau jardin.