Le 26 février dernier, SOFIFRAN tenait son traditionnel Festiv’Ébène, conçu sous la supervision du directeur artistique Saïd Ben. C’est une édition somptueuse de cet événement que l’organisme a offert, en ligne, à la communauté, et pour cause : 2022 marque les 15 ans d’existence de SOFIFRAN. Rien de moins que trois heures de prestations artistiques, allocutions et interventions diverses ont donc occupé la soirée des spectateurs de tous horizons rassemblés pour l’occasion.
Il allait de soi que quelques personnalités politiques lèvent leur chapeau au travail de SOFIFRAN, en l’occurrence la ministre aux Affaires francophones Caroline Mulroney, le maire de Welland Frank Campion de même que les députés Vance Badawey et Jeff Burch. Tous ont relevé la nécessité de ses services et interventions qui couvrent des champs d’action aussi divers que l’éducation, le développement économique, l’intégration, la culture, etc.
Y sont également allées de quelques mots la présidente de l’organisme, Gina Isidore, et la directrice générale, Fété Kimpiobi. Cette dernière a tenu à remercier tout particulièrement Josette Aubourg-Valcourt, son fidèle bras droit.
Il revenait à Mme Kimpiobi, indissociable de SOFIFRAN, d’en rappeler les prémisses et l’évolution au cours de ses 15 ans d’existence. « Cette longévité démontre la capacité et la résilience de notre équipe à surmonter les épreuves par-delà le temps et les circonstances », a souligné dans un premier temps la directrice générale. Bon nombre de bénévoles, administratrices et employées ont contribué au développement de l’organisme, au premier chef desquelles celles qui en sont à l’origine : « Les fondatrices porteuses du projet SOFIFRAN avaient non seulement cerné les besoins immédiats, mais aussi anticipé l’urgence de combler un vide en créant un espace d’expression et de visibilité pour la communauté immigrante francophone en situation minoritaire au Niagara ».
Au chapitre des hommages, Sabine Soumare, directrice générale du Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat et membre du Conseil de gouvernance de l’Université de l’Ontario français, a fait le récit du parcours d’Harriet Tubman. Ancienne esclave, celle-ci fut une militante abolitionniste et une figure clé du « chemin de fer clandestin ».
Saïd Ben a, de son côté, rappelé la mémoire de deux personnalités d’envergure : Patrice Lumumba et Aimé Césaire. Le public a pu ainsi en apprendre davantage sur leur vie et leur héritage politique et littéraire.
Le directeur artistique du festival allait revenir, plus tard en soirée, avec un monologue théâtral intitulé À la recherche d’une cause, réflexion douce-amère sur le militantisme et la désillusion.
Il ne s’agissait pas du seul numéro du genre : Gisèle Gbobouo a livré un conte ponctué de chansons inspiré du peuple Baoulé et de ses traditions tandis que Fété Kimpiobi a narré un récit contemporain ayant comme toile de fond l’immigration et les souvenirs d’Afrique.
Mais le Festiv’Ébène, c’est aussi – et peut-être d’abord et avant tout – la musique! C’est ainsi que, dans des styles parmi les plus divers, le quatuor Sérénade Mizik, les artistes solos Rose Erta Ekosso et Abel Maxwell de même que le rappeur Borelson et ses acolytes ont charmé et égayé l’atmosphère.
Le Festiv’Ébène n’était pas la seule activité de SOFIFRAN à se dérouler pendant le Mois de l’histoire des Noirs. Le 15 février, un atelier a été offert à l’Université Brock et, le 28 février, une autre célébration s’est tenue en guise de clôture de ce temps de l’année si particulier pour nombre de regroupements ethnoculturels. Quoi qu’il en soit, SOFIFRAN a encore bien des activités à son calendrier pour les mois à venir qui constitueront autant d’occasions de souligner le 15e anniversaire de cet organisme irremplaçable.
PHOTO – Rose Erta Ekosso