Le Gouvernement canadien a débloqué une enveloppe de 270 000 $ pour Solidarité des femmes et familles immigrantes francophones du Niagara (SOFIFRAN). Ce financement sur trois ans annoncé le jeudi 6 septembre, à Welland, par le député Vance Badawey, au nom de la ministre de la Condition féminine, permettra à l’organisme de mener une vaste étude de ressources afin de cerner les obstacles que rencontrent les immigrantes de la Péninsule en termes de transports et de services de garde.
Sécuriser les femmes du Niagara est un projet communautaire qui cible avant tout les immigrantes francophones à faible revenu aux prises avec des obstacles à l’emploi. Cependant, l’ambition de la directrice de SOFIFRAN est bien de dépasser ce cadre communautaire pour créer un modèle pratique et complet de services de garde qui pourrait inspirer les autres collectivités canadiennes.
« Trouver des transports, une garderie, du travail et articuler tout ça est quasiment impossible pour une immigrante francophone, tranche Fété Kimpiobi. Les cas de femmes qui sacrifient leur vie professionnelle pour leurs enfants sont nombreux. Elles s’enferment dans un schéma qui peut les précariser car il faut avoir les moyens financiers pour confier son enfant à une garderie et se déplacer. Certaines y arrivent car elles ont un employeur compréhensif mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Il faut donc trouver des solutions ensemble. »
Épaulé par une équipe de consultants, l’association a lancé une réflexion commune avec ses partenaires et rencontrer les responsables de différents services à l’échelon municipal et régional afin de concevoir et expérimenter des stratégies collaboratives efficaces.
« Si on veut simplifier l’intégration économique et sociale des immigrantes, il faut leur rendre l’accès aux services de transport et de garde plus flexible, insiste Mme Kimpiobi. Notre étude s’appuiera entre autres sur les travaux d’un groupe de femmes volontaires et un sondage visant à cerner les besoins et à émettre des recommandations. »
Ce financement fédéral intervient alors que le gouvernement du Canada s’est engagé à promouvoir l’égalité entre les sexes et à offrir plus de possibilités aux femmes (qui représentent 76 % de la main-d’œuvre à temps partiel), dans toutes les sphères de la vie pour renforcer leur autonomie et leur sécurité économique.
« Les immigrantes francophones qui habitent en région rurale et qui n’ont pas de voiture n’ont souvent pas accès à la formation, à l’éducation et aux occasions d’emploi, affirme M. Badaway. Ce projet propose des solutions à ce problème et leur permettra de participer au marché du travail. »