Solidarité des femmes et familles interconnectés francophones du Niagara (SOFIFRAN) dessert une communauté aux nécessités sans cesse en évolution. Grâce à une initiative en cours depuis le dernier trimestre de 2024, l’organisme sera mieux outillé pour répondre aux besoins de ses membres et consolider son impact dans la région.

Yolande Melono – IJL Réseau.Presse – Le Régional de Hamilton-Niagara

L’organisme SOFIFRAN entame un virage stratégique pour offrir un soutien plus ciblé aux femmes francophones du Niagara. Grâce au projet Renforcement des capacités pour répondre aux besoins des femmes du Niagara, l’organisme met en œuvre une restructuration de ses services qui s’appuie sur près de deux décennies d’engagement communautaire. Depuis sa création en 2007, ce projet incarne la volonté de SOFIFRAN de favoriser le développement social, éducatif, économique et culturel des femmes issues de l’immigration.

Ce nouveau chapitre a été rendu possible par une subvention de 362 391 $, accordée le 7 novembre 2024 dans le cadre du Programme de promotion de la femme du ministère fédéral des Femmes et de l’Égalité des genres. S’échelonnant sur 18 mois, l’initiative vise à doter SOFIFRAN d’un plan stratégique ambitieux pour les trois prochaines années, en plaçant les besoins de la communauté au cœur de ses priorités.

« Avec les hommes, les femmes et les jeunes, nous avons fait l’inventaire de nos activités depuis le début pour déterminer celles qui ont été appréciées, moins aimées ainsi que les points à améliorer ou à modifier pour répondre aux besoins de la clientèle », explique Josette Aubourg-Valcourt, coordonnatrice du projet. Cette vaste démarche de consultation communautaire permet d’établir un diagnostic précis des attentes du public et d’orienter les prochaines étapes de la restructuration.

Le projet s’appuie également sur une analyse externe pour évaluer les forces et les faiblesses de l’organisme, ainsi que sur une recherche approfondie de pratiques exemplaires ailleurs au pays. Parallèlement, un travail de modernisation interne est en cours. Le site web de SOFIFRAN fait l’objet d’une refonte complète afin de mieux refléter l’offre de services, tandis que le personnel suit des formations en santé mentale et en outils numériques pour répondre plus efficacement aux demandes.

« Nous respectons le plan de travail, le projet évolue bien », se réjouit Mme Aubourg-Valcourt, qui mentionne que les chantiers en cours – refonte numérique, formation des employés et rédaction du plan stratégique – progressent selon l’échéancier prévu. Pour Ntunga Masoza, consultante associée au projet, l’objectif est clair : « À travers la recherche et les consultations entamées en décembre dernier, nous allons dégager une feuille de route en adéquation avec les besoins et enjeux identifiés. Nous mettrons l’accent sur les programmes qui pourraient répondre de manière stratégique aux écueils rencontrés par la population au cours des prochaines trois années. »

La fin du projet est prévue pour mars 2026, mais les retombées se font déjà sentir. « Nous sommes très satisfaits. D’autant plus que dans notre interaction avec la communauté, nous sentons un intérêt, une implication et surtout une bonne compréhension des bénéficiaires », souligne la directrice générale de SOFIFRAN, Fété Ngira-Batware Kimpiobi. Elle insiste sur l’importance de l’adhésion de la population : « Si la communauté est absente, c’est comme une roue qui tourne dans le vide ».

Sur le terrain, les bénéficiaires partagent cet enthousiasme. Arrivée récemment dans la région, Sandra Louis témoigne : « Je suis nouvelle au Canada. Ce projet m’aidera autant que les autres femmes du Niagara à mieux trouver des outils pour nous intégrer, contribuer et nous épanouir dans la région. Tout particulièrement, il m’aidera à trouver un emploi. »

Photo : Festiv’Ébène, une activité phare de SOFIFRAN (Crédit : SOFIFRAN)