L’Agence des Nations Unies désigne par violence genrée et sexiste « tout acte commis contre la volonté d’une personne et fondé sur les rôles que la société attribue aux hommes et aux femmes, et sur des relations de pouvoir inégales ». Elle est enracinée dans une perception inconsciente d’inégalité entre les sexes et a un impact disproportionné sur les femmes.

La violence genrée comprend de mauvais traitements d’ordre sexuel, physique, psychologique et économique, infligés en public ou en privé, ainsi que la menace verbale.

Véritables actes de maltraitance enfreignant la loi au regard notamment du respect des libertés individuelles, les violences faites aux femmes se produisent entre personnes vivant une relation amoureuse, dans les familles, au travail, entre amis ou connaissances.

N’importe qui peut donc en être la victime, peu importe son origine, son identité ou son milieu social. Cependant, les femmes apparaissent particulièrement exposées aux violences se rapportant au genre.

Ainsi, selon la Fondation canadienne des femmes, 67 % des personnes au Canada ont déclaré connaître une femme ayant été victime de violence physique ou sexuelle. Il a été constaté – au plus fort des restrictions de déplacement et périodes de confinement imposés par la pandémie – une augmentation très importante des violences domestiques faites aux femmes.

Du fait de la promiscuité physique et de l’interaction au quotidien des couples et plus globalement des membres de la cellule familiale, des tensions se sont exacerbées et ont dérivé vers toute sorte d’agressions.

La ministre ontarienne déléguée à la condition féminine, Jane McKenna, insiste sur « la nécessité à devoir protéger les femmes victimes de violences domestiques, car elles sont les garantes des valeurs de respect entre les genres qui seront transmises aux futures générations ».

Précisons qu’il existe des situations qui aggravent encore davantage l’exposition de certaines femmes à ce type d’incidents. En effet, les femmes qui présentent un handicap, les femmes racialisées, Autochtones, sans abri ou mal logées sont statistiquement plus sujettes à cette réalité.

En 2020, 160 femmes et filles ont trouvé la mort à la suite de violences et, toujours à cette période, une femme sur cinq décédées dans le cadre d’actes similaires était membre des Premières nations, Métisse ou Inuite, rapporte l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilité.

L’évolution des technologies modernes de la communication et la dimension dorénavant virtuelle de bon nombre de relations interpersonnelles ont également créé de nouvelles formes de violences faites aux femmes.

La multiplication des plateformes de réseaux sociaux et l’essor des téléphones intelligents aux fonctionnalités toujours plus grandes sont aujourd’hui, selon Statistique Canada, les relais d’une cyberviolence – qui comprend les menaces, la traque et le harcèlement en ligne – où 84 % des victimes déclarées et identifiées sont des femmes. Enfin, au chapitre économique, on estime que chaque année les conséquences des violences faites aux femmes engendrent des frais de plusieurs milliards de dollars, du fait des sommes mobilisées par la mise en œuvre des assurances individuelles, les coûts connexes des services d’urgence, la perte de revenus des victimes ou encore les frais des services funéraires. Il va sans dire que la douleur des familles, proches et amis, ainsi que les souffrances psychologiques des victimes ont également un coût invisible.

La sensibilisation des violences faites aux femmes est donc véritablement un enjeu sociétal en Ontario et à l’échelle de la planète. La Journée mondiale des Nations Unies pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes est ainsi commémorée, chaque année, le 25 novembre.

 

SOURCE – Stéphane Lucky