STOCKHOLM – Le scientifique canadien James Peebles est l’un des trois chercheurs à avoir reçu le prix Nobel de physique de cette année pour leur contribution à la compréhension de l’évolution de l’univers et de la place de la Terre à l’intérieur de celui-ci.

M. Peebles, né dans le quartier Saint-Boniface à Winnipeg, est professeur de physique à l’Université de Princeton, dans le New Jersey. Il a remporté le prix « pour ses découvertes théoriques en cosmologie physique ».

En annonçant le prix en Suède, le mardi 8 octobre, le comité Nobel a déclaré que le travail de M. Peebles a jeté les bases de la transformation de la cosmologie au cours des 50 dernières années et est à la base de nos idées contemporaines sur l’univers « du Big Bang jusqu’à nos jours ».

M. Peebles a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il était inquiet lorsqu’il a commencé à travailler sur ce sujet en 1964, à l’invitation du professeur Robert Dicke, qui était son mentor.

« Mais je pouvais penser à une ou deux choses à faire en cosmologie et chacune d’entre elles a mené vers autre chose et je n’ai fait que continuer, a-t-il expliqué. Lorsque les observations ont commencé à rattraper la théorie, j’ai été régulièrement surpris par la grande puissance des avancées technologiques permettant de tester ces idées. »

M. Peebles a indiqué que les récompenses et les prix sont « très appréciés », mais que ce n’est pas pour cette raison que les jeunes devraient étudier les sciences. « Vous devriez entrer (dans ce domaine) par amour de la science, a-t-il suggéré Vous devriez vous lancer dans la science parce qu’elle vous fascine. C’est ce que j’ai fait. »

Le lauréat a terminé ses études de premier cycle à l’Université du Manitoba avant de s’installer à Princeton pour des études supérieures. Il a obtenu son doctorat en physique de Princeton en 1962 et enseigne à cette université depuis, d’abord comme instructeur et chercheur au début des années 1960, puis comme professeur assistant en 1965.

M. Peebles est devenu professeur agrégé trois ans plus tard et professeur titulaire en 1972. Il est passé au statut de membre émérite en 2000. Il dit dans sa biographie de Princeton qu’il a une « préférence pour les questions sous-appréciées » en cosmologie physique.

« Elles ne sont pas rares, malgré les progrès considérables réalisés par la petite science que j’ai rencontrée il y a un demi-siècle par rapport à la grande science d’aujourd’hui, écrit-il dans la biographie. Que pouvons-nous apprendre des sujets de recherche qui sortent des sentiers battus? Ils vérifient les idées acceptées, c’est toujours une bonne chose, et il y a une chance que la Nature nous prépare encore une autre surprise. »

M. Peebles est titulaire de doctorats honorifiques d’une série d’universités canadiennes, dont l’Université de Toronto, l’Université McMaster et, plus récemment, l’Université de la Colombie-Britannique. Il est également membre de la Société royale du Canada et de l’Ordre du Manitoba.

Il partage le prix Nobel avec les scientifiques suisses Michel Mayor et Didier Queloz « pour la découverte d’une exoplanète en orbite autour d’une étoile de type solaire ».

MM. Mayor et Queloz ont annoncé leur découverte de la planète, connue sous le nom de 51 Pegasi B, il y a 24 ans.

Les trois hommes se partageront une récompense en argent de 9 millions de couronnes suédoises (1,2 million $ CAN), une médaille d’or et un diplôme. Les lauréats les recevront lors d’une cérémonie à Stockholm le 10 décembre.

M. Peebles est le deuxième Canadien consécutif à remporter le prix de physique. Donna Strickland, de l’Université de Waterloo, a été honorée en 2018 pour sa « méthode de génération d’impulsions optiques ultra-courtes et de haute intensité ».

SOURCE : La Presse canadienne