Au cours des années et de ses nombreuses activités, l’organisme Sofifran, bien que basé à Welland, a tissé des liens avec les institutions et les communautés de toute la région qu’il dessert, soit le Niagara. Le 7 février dernier, c’est à l’Université Brock, à St. Catharines, que deux représentantes de Sofifran ont participé à une soirée culturelle aux multiples facettes.
L’activité avait autant pour objectif de donner la parole à Fété Kimpiobi et Nafée Nelly Faïgou qu’à mettre de l’avant les programmes du Département des langues modernes, des littératures et des cultures, dont le nom à rallonge évoque la relation complexe entre ces divers champs d’étude. Les commentaires des intervenants portaient plus particulièrement sur l’étude du français et la directrice de ce programme, Astrid Heyer, a d’ailleurs passé un bon moment à parler de la compétition que l’université organise depuis 1978. Le Concours de français Brock-Niagara permet aux élèves du secondaire de 11e et 12e années de mesurer leurs connaissances de la langue de Molière tout en courant la chance de remporter des prix. L’édition de cette année sera améliorée et comportera une dimension consacrée à l’interaction culturelle.
Mme Faïgou, directrice artistique du Festiv’Ébène, a ensuite fait une présentation sur la place des masques en Afrique. Ceux-ci se divisent en deux catégories générales : les masques sacrés, qui représentent les ancêtres et les divinités, et les masques profanes, qui transmettent une mémoire sociohistorique. Loin d’être des objets inertes, ils sont à la jonction de tous les rapports sociaux. Leurs fonctions sont à la fois religieuse, politique, sociale, culturelle, économique… Les fonctions du masque sont autant imbriquées dans toutes les dimensions de la vie en société que ne l’est la conception du divin, le sacré étant immanent aux diverses réalités du quotidien. D’ailleurs, les masques à vocation religieuse sont « habités » par des esprits avec tout ce que cela sous-entend comme rapport immédiat à l’au-delà.
Mme Kimpiobi, directrice générale de l’organisme, a mentionné à ce propos qu’il existe en Afrique des fraternités et des sororités dédiées aux masques. On trouve également des « démagnétiseurs » chargés de retirer les pouvoirs des masques ayant servi dans des cérémonies.
Après cette parenthèse anthropologique, la soirée s’est terminée sur une note littéraire. Fété Kimpiobi a lu un extrait de son roman Nyota – Le secret de la plume. Nafée Nelly Faïgou a de son côté récité quelques poèmes tirés de son recueil intitulé Masques, un titre décidément de circonstance.
Les masques seront à l’honneur à l’Université Brock jusqu’au 1er mars avec une exposition disséminée à la bibliothèque et au Département des langues modernes. Une autre exposition sur le même thème sera en montre au musée Rodman, affilié à l’université, du 16 février au 3 mars.
PHOTO: L’assistance a écouté avec attention discours et présentations.