Depuis le début de la pandémie, en plus des éclosions de COVID-19 dans des foyers et centres de soins de longue durée, les aînés font face à plusieurs défis, dont l’isolement. La majorité d’entre eux trouvent le temps long et se sentent seuls. Cela pèse énormément sur leur moral et leur état de santé.
C’est d’ailleurs le sujet principal dont ont discuté les représentants des organismes de la région lors de la première rencontre cette année de la Table de concertation de Waterloo-Wellington-Guelph le 25 janvier. Cette réunion était animée par la coprésidente de la Table et représentante de la communauté, Lucie Allard.
D’entrée de jeu, Mme Allard a donné la parole à Amy Turner, accompagnée de Barbara Omland, qui ont présenté un résumé des services offerts par l’Association de l’éducation coopérative de l’Ontario (AÉCO), une association professionnelle sans but lucratif créée dans le but de promouvoir la prestation des programmes d’éducation coopérative, d’expérience de travail, de transition de l’école au monde du travail et du Programme d’apprentissage pour les jeunes de l’Ontario.
« Dans les conseils scolaires de langue anglaise, nous avons un plan de 10 ans pour le programme de français langue seconde auquel il reste trois années. Nous avons décidé que nous avions besoin de plus de programmes et d’activités à l’extérieur de la salle de classe et c’est là que nous avons pensé aux organismes francophones pour des placements coop ou des stages non payés pour les étudiants. Créer des partenariats avec les organismes pour proposer à nos jeunes des activités en français semblait être une piste de solution. » La demande a bien été reçue par les intervenants francophones qui feront le suivi avec l’AÉCO au cours des prochains mois.
La discussion s’est poursuivie avec le thème du jour : comment aider les aînés en cette période de pandémie?
« Le Centre communautaire francophone de Cambridge (CCFC) est fermé depuis le début de la pandémie et nous avons perdu quelques membres et bénévoles, mentionne Claude Charpentier, président du Cercle des aînés de Cambridge au CCFC. D’autres personnes qui travaillent à la cuisine sont très malades ou trop âgées pour nous aider. Nous ne pouvons plus faire du recrutement, car nous ne rencontrons plus les gens.
« Si nous pouvions trouver une façon de nous réunir pour trouver des solutions ou créer des activités qui permettraient de faire la promotion de ce que notre club fait pour les aînés, ça aiderait à recruter de nouveaux membres et à remonter le moral de nos aînés. »
« Les aînés francophones sont beaucoup plus affectés que les autres par la pandémie, ajoute Gisèle Hauser, travailleuse sociale pour la Société Alzheimer Waterloo-Wellington. Ils sont beaucoup plus isolés et manquent de ressources. C’est une population très vulnérable! »
M. Charpentier a expliqué qu’à Cambridge, son club social ne comptait que 40 membres. « Nous avons fait des sondages auprès de notre population, mais nous n’avons pas reçu beaucoup de suggestions pour résoudre nos problèmes, dit-il. Ce qui marchait bien avant était un repas combiné à une activité comme les parties de cartes ou une pièce de théâtre au CCFC. Depuis deux ans, c’est impossible. Et pour les activités en ligne, un grand nombre de nos aînés n’ont pas accès à l’internet ou n’ont pas d’ordinateur ni tablette. Puis, il y a la relève qui est inexistante, problème éternel qui date de bien avant la pandémie. »
D’autres ont mentionné le manque de transport pour les aînés qui souhaitent participer aux activités. Il a été suggéré de trouver des francophones qui voudraient participer aux activités en français. Certains sont habitués à rester dans leur voisinage à cause de la pandémie et sont moins intéressés à se réunir.
Un cri d’alarme qui résonnait fort autour de la Table. Les organismes membres qui offrent des services à cette clientèle se pencheront sur la situation des aînés francophones dans les mois à venir.
PHOTO – Lucie Allard, coprésidente de la Table et animatrice de la rencontre