Richard Caumartin
Depuis plus de 50 ans, les francophones de Cambridge et des environs savent que le printemps est arrivé lorsque le Centre communautaire francophone (CCFC) les invite à son activité traditionnelle de la cabane à sucre. Le dimanche 6 avril, ils ont répondu en grand nombre à l’invitation de l’organisme.
La journée a commencé tôt avec la vente de conserves de sirop d’érable produit depuis 40 ans à la cabane à sucre d’un des pionniers du CCFC, Paul Lemay.
« Nous avions du sucre d’érable mou, du sucre en poudre, du caramel à l’érable, du sirop en canne, des bouteilles d’un litre de sirop et de la tire d’érable en conserve que nous avons tout vendus ce matin, raconte le vice-président du CCFC. Pour un événement comme celui-ci, nous avions besoin de deux litres de sirop d’érable pour le repas des participants et quatre litres pour faire la tire sur la neige. »
Au menu : des œufs brouillés, des patates rôties, des fèves au lard, des saucisses, du jambon, du pain doré et des crêpes que les convives ont arrosé du délicieux sirop d’érable doré. Un vrai régal!
L’un des francophones de la région, François Mallette était venu de Kitchener avec son épouse, où ils habitent depuis de nombreuses années, pour encourager le centre communautaire, rencontrer des amis de la région et profiter d’un succulent repas.
« Ça fait longtemps que je connais les gens de Cambridge parce que je travaillais à l’école Saint-Noël-Chabanel, raconte M. Mallette. Maintenant, je vois des enfants à qui j’ai enseigné et qui sont rendus des parents aujourd’hui. Ça fait chaud au cœur de les voir perpétuer cette tradition canadienne-française. J’essaie de venir chaque année mais souvent, tous les billets sont vendus alors je les ai achetés tôt cette fois-ci.
« Ce qui nous attire ici est le goût incroyable de la nourriture faite maison avec l’arôme du sirop d’érable de saison, et la tire sur la neige que Paul Lemay a gardé au frais dans sa forêt en petits tas couverts de toiles blanches. J’aime bien les fèves au lard à l’érable et la tarte au sucre. Quand j’étais jeune avec mes parents, nous habitions à Granby au Québec. Ce que j’adorais des cabanes à sucre était l’odeur, l’évaporateur, la fumée et boire à même les chaudières en métal. Maintenant, ce sont des tuyaux en plastique qui amènent la sève des érables dans les contenants. J’aimais le goût de sucré! »
Après le repas, les participants sont restés pour socialiser et ont acheté des billets pour le tirage moitié-moitié au profit de l’organisme en attendant que le sirop, qui bouillait depuis des heures, soit à la température idéale pour être versé sur la neige et se transformer, comme par magie, en tire d’érable. Dès que Paul Lemay a donné le signal que tout était prêt pour la dégustation, tout le monde s’est dirigé à l’extérieur pour se sucrer le bec.
Il y a certaines traditions qui se perdent dans le temps. Le sirop d’érable nouveau servi chaque printemps dans les cabanes à sucre ou les organismes communautaires inspire les rassemblements festifs et de magnifiques moments de gourmandise et de convivialité.
Photo : Les francophones de Cambridge ont profité de l’activité pour sortir en
famille et savourer le sirop d’érable de la famille Lemay. (Crédit: Le Régional)