Le 28 juillet dernier, le Musée de Welland conviait les francophones de la ville à une activité qui leur était consacrée. L’histoire et les organismes de la communauté de langue française ont pu disposer d’une visibilité inédite en cette institution muséale grâce à ces « portes ouvertes » organisées par Alacia Michaud.
Très engagée à promouvoir le fait français dans le cadre de son emploi d’été au musée, Mlle Michaud a mis sur pied cet après-midi d’échange où le passé n’était pas moins représenté que le présent. Ce dernier était incarné par les quelques organismes qui se sont prêtés au jeu, soient l’Entité 2, le Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara et le CERF Niagara qui y disposaient de kiosques, et les autres qui y ont simplement laissé des dépliants à l’intention des visiteurs.
Parmi ceux-ci, quelques représentants d’organismes sont venus faire un tour de même que le maire Frank Campion. Pour les plus jeunes, le film d’animation Astérix et les Vikings était projeté dans la reconstitution d’un cinéma d’antan se trouvant dans la galerie principale où les visiteurs étaient invités à jeter un coup d’oeil à l’exposition en cours.
À 16 h 30, Alacia Michaud a débuté une présentation d’une vingtaine de minutes sur l’histoire des Franco-Ontariens de Welland. La jeune femme, qui entamera sa première année en Études françaises à l’Université Brock en septembre prochain, a commencé le récit de cette communauté en rappelant l’importance des bouleversements économiques dans sa genèse : « Sans les industries, il n’y aurait pas de francophones, ici, à Welland », a-t-elle affirmé.
Avec l’ouverture d’un premier canal en 1829, le secteur de la transformation va peu à peu changer le visage de Welland et y attirer de plus en plus de gens. Une vingtaine de familles originaires du Québec y arrive en 1918 pour travailler dans l’industrie du coton, formant ainsi le noyau originel de la communauté francophone. Alacia Michaud a rappelé en quelques mots les développements de l’entre-deux-guerres, telles que l’arrivée du père Rosario Tanguay, la fondation de la paroisse du Sacré-Coeur et la formation d’un quartier français dont la rue Empire était l’épicentre.
D’autres vagues migratoires francophones moins connues sont venues se greffer à la première. Ainsi, dans la foulée de la Deuxième Guerre mondiale, l’industrie de l’acier a attiré son lot de travailleurs francophones d’un peu partout au Canada. Des années 1940 aux années 1960, la communauté va voir naître bon nombre d’institutions et organismes dont plusieurs existent encore aujourd’hui. Finalement, dans les années 1960, les francophones vont à nouveau affluer vers Welland, venant surtout de l’Abitibi et du Nord ontarien.
À la fin de la décennie ’80, les trois quarts des francophones vivaient toujours dans le Frenchtown de Welland. « La cohésion de la communauté provient en grande partie du fait que les francophones vivaient à proximité les uns des autres dans les environs de l’église paroissiale et qu’on avait des institutions culturelles dans la ville », a commenté la présentatrice qui a conclu sa causerie sur cette époque pas si lointaine.
Le Musée de Welland offre plusieurs activités en français cet été et prévoit organiser à nouveau, le 11 août prochain, ces « portes ouvertes » francophones à partir de 15 h. C’est donc un rendez-vous pour ceux qui veulent découvrir ou redécouvrir leur communauté.
PHOTO: Des visiteurs écoutent la présentation d’Alacia Michaud.