Dans la semaine du 10 juin, l’Entité 2 se livrait à des consultations à Hamilton pour mieux connaître les besoins des francophones en matière de soins de longue durée et, surtout, pour bonifier ses arguments en la matière dans ses interactions avec le gouvernement.

L’idée de créer une résidence pour aînés francophones ne date pas d’hier à Hamilton et des efforts en ce sens avaient été menés au début des années 1990 et avaient presque abouti. Or, ce n’est pas exactement ce que vise l’Entité 2 puisque ses démarches touchent aux soins de longue durée, c’est-à-dire une institution où sont offerts une assistance et des services médicaux pour les adultes malades et en perte d’autonomie. Pour des raisons surtout démographiques, ce type d’établissement s’adresse essentiellement aux personnes âgées. Le projet est donc tant soit peu différent, mais il s’appuie sur des circonstances qui lui sont favorables : la promesse du gouvernement élu l’an dernier d’augmenter considérablement le nombre de places (de « lits », pour reprendre l’expression consacrée) dans les foyers de soins de longue durée.

« Le plan de match est de profiter du fait qu’il y aura de nouveaux lits pour s’assurer que les services en français y seront intégrés », confirme Annie Boucher, agente de planification à l’Entité 2. L’organisme tente de capitaliser sur le fait que plusieurs foyers ont reçu du financement ou s’attendent à en recevoir pour augmenter le nombre de leurs résidents. Un processus d’identification des fournisseurs de services les plus aptes et les plus intéressés à accueillir des francophones dans leur langue est même déjà en cours.

Les consultations avaient pour objectif de définir plus adéquatement les besoins de la clientèle potentielle. Les participants avaient ainsi l’occasion d’exprimer leur point de vue quant à l’importance qu’ils accordent aux activités récréatives, au menu, à la langue des services, etc. Le personnel de l’Entité cherchait également à déterminer dans quel secteur de Hamilton les aînés préfèreraient voir ce foyer être construit.

Différents scénarios ont aussi été examinés. S’il s’avèrerait qu’un foyer spécifiquement francophone ne soit pas réalisable, l’autre option serait de se voir consacrer une section d’un foyer anglophone déjà existant qui, à partir de ce moment, deviendrait bilingue. Les francophones seraient logés dans une aile spécifique de ce foyer et y recevraient des services dans leur langue.

Avec le vieillissement de la population, les besoins en soins de longue durée deviennent de plus en plus criants. Dans la région de Hamilton-Niagara, il se trouve 504 francophones pour chacun des lits qui leur sont priorisés alors que la moyenne provinciale, pour l’ensemble de la population, est de 172 Ontariens par lit.

Ces consultations, qui incluaient les francophones de Burlington, s’inscrivent dans le plan d’action commun de l’Entité 2 et du Réseau local d’intégration des services de santé de Hamilton Niagara Haldimand Brant. Rien n’est encore décidé du côté du gouvernement mais tous les voyants sont au vert : « À Hamilton, on ne peut pas promettre quoi que ce soit à court terme, mais c’est prometteur », estime Annie Boucher.

PHOTO : L’Entité 2 s’est livrée à des consultations.