Alexia Grousson
Pour une deuxième année consécutive, Sofifran a présenté le Salon du livre des francophonies du Niagara (SAFRAN), du 21 au 24 mars à l’Université Brock de St. Catharines. L’événement littéraire avait pour thème Les contradictions de l’Être, inspiré de la citation de Paul Valéry « Nos contradictions font la substance de notre activité d’esprit ».
En avant-première et pour souligner la Journée mondiale de la marionnette, la Maison de la culture francophone du Niagara (MCFN) avait invité la troupe québécoise Le Chemin qui marche, spécialisée dans les arts de la marionnette à travers les courtes-formes sur table sans parole. Ils ont présenté deux de leurs spectacles – Inukshuk et Arbre – au Campus des beaux Arts, Marilyn I Walker school of Fine and Performing Arts.
« Le théâtre d’objets, dit le 11e art, est peu répandu dans la région. C’était donc la parfaite occasion pour l’exposer et ouvrir les horizons des participants en leur donnant accès à cette expérience culturelle enrichissante. Le lien avec la nature et les matières premières est différent en fonction de nos cultures mais le pouvoir de l’art, c’est de nous rassembler, francophones et francophiles, en une communauté unie », commente Stéphanie Filippi, présidente de la MCFN.
Le SAFRAN a été divisé en plusieurs catégories : ateliers, tables rondes, discussions, foire aux éditeurs, lectures de conte et lectures-spectacles.
Ateliers, discussions et lectures
Beaucoup d’ateliers étaient consacrés à la jeunesse. Ils portaient sur la création de robots et de drones ou encore sur la géographie des Grand Lacs d’Amérique par rapport à ceux d’Afrique. Khadydja Ndoye, autrice du Monde de Sabbih, était l’animatrice des STEM interactifs pour les jeunes. Son livre traite du parcours de la jeune Sabbih qui veut devenir ingénieure en robotique.
Les ateliers créatifs intergénérationnels, organisés par Mélina Seymour et Chloé Gardel, étaient basés sur des sujets tels que l’intelligence artificielle, la technologie et l’afro culturisme. Enfin, un atelier d’auteurs a eu lieu avec Paul Savoie, président d’honneur du Salon, et Nicholas Hauck. Une dizaine d’écrivains y ont participé.
Les discussions ont été divisées en deux catégories. Les tables rondes ont abordé différents sujets liés au thème principal.
« Nous avons abordé plusieurs domaines contradictoires de l’écriture. Par exemple, nous avons essayé de comprendre les histoires ancienne et moderne à travers différents points de vue et évoqué les perspectives d’un historien, d’un écrivain ou d’un lecteur, mais aussi les différences qui existent entre l’endroit où l’on se trouve et la période dans laquelle on vit. Une personne du Moyen-Âge en Europe ne verra pas l’histoire de la même façon qu’une autre en Afrique dans les années 2000 », explique Nafée Faïgou, présidente du SAFRAN.
D’autres contradictions telles que l’espoir et le désespoir, le corps et l’esprit ou encore, nature et plastique, ont été soulevés.
Deux grandes discussions ont également eu lieu le vendredi et le samedi. La première, tenue par Fété Kimpiobi, directrice générale de Sofifran, abordait la Francophonie plurielle en Ontario.
La seconde, par Mme Faïgou portait sur La croyance en soi et en autrui.
Une lecture de conte pour enfants avec devinette a eu lieu le dimanche matin avec Karim Sigéré, Papa Raconte, Fété Kimpiobi et Nyote. Une lecture-spectacle s’est tenue le dimanche avec Gaston Mabaya, Kalambayi Kalula, Aristote Kavungu et Amadou Ba.
De plus, une foire aux éditeurs était présentée chaque jour. Ces derniers avaient l’occasion de montrer leurs livres, de discuter avec les visiteurs et d’expliquer leur vision du monde de l’écriture.
« Ce Salon était merveilleux. Nous avons retrouvé notre âme d’enfant pendant quelques jours. Les artistes, écrivains, illustrateurs, éditeurs, libraires, enseignants et participants ont été fabuleux », conclut Nafée Faïgou.
Photo : Le kiosque de l’autrice Michèle Laframboise