Né au printemps dernier de la volonté de résidents regroupés autour de Dominique O’Rourke de dynamiser la francophonie de la région, le Réseau-Franco Guelph s’est livré, le dimanche 28 janvier au Evergreen Seniors Community Centre, à un exercice vital pour son avenir : une consultation communautaire.
Unanimes sur trois grands principes – multiplier les occasions de vivre en français à Guelph, refléter une francophonie mondiale et accueillir des francophones et francophiles de tous âges – les participants ont cerné plusieurs actions prioritaires, applicables dès 2018.
Il a notamment été question de promouvoir l’existence du Réseau par une présence accrue sur le web, de nouer des partenariats avec les associations régionales, d’organiser des activités mais aussi de participer à certaines déjà existantes telle la Fête du Canada pour se faire connaître du plus grand nombre.
Reste à décider si le Réseau-Franco Guelph veut se constituer en organisme à part entière doté de statuts et d’un conseil d’administration ou bien devenir le volet d’un programme déjà en place, une mesure (provisoire ou non) qui permettrait au réseau de s’appuyer sur un organisme solidement implanté, apte à faire des demandes de subvention.
L’option de conserver un statu quo (un réseau informel) semble s’éloigner car elle ferait courir le risque d’un manque de visibilité et de moyens financiers, accompagné d’un probable essoufflement du bénévolat. Or, le mouvement doit grossir et créer un effet boule de neige pour s’autogérer. Obtenir un premier financement est souvent capital dans cette optique.
« On ne veut pas que tout ça reste sans lendemain. La priorité, c’est d’exister. Mais on ne peut pas non plus tout faire », tempère, pragmatique, Dominique O’Rourke. La fondatrice du Réseau est déterminée à impulser des activités ciblées en fonction des besoins mais veut aussi développer une offre de services en français complémentaire et variée en nouant des partenariats culturels, sociaux et économiques avec les écoles, l’université locale, la bibliothèque, le cinéma, le Centre de santé ou encore la Chambre de commerce. Une façon de ménager les bénévoles en les sollicitant sur des activités ponctuelles pour ceux qui le souhaitent et, dans le cas de la mise sur pied d’un conseil d’administration, solliciter d’autres plus régulièrement.
« Ce travail collaboratif a permis de faire émerger des idées, de les structurer et de les faire converger vers des besoins communs, explique Julien Geremie, directeur général adjoint du Conseil de la coopération de l’Ontario et animateur de cette consultation. Selon lui, « ce projet complètement nouveau, bâti avec des idées fraîches, offre l’avantage d’être en prise directe avec les attentes de la communauté. Cela crée de la motivation et de la curiosité. Il est donc souvent plus simple d’activer une organisation que de la réactiver. »
Ce mouvement de fraîcheur est perceptible dans la définition même d’une francophonie à l’image de la réalité canadienne, mondiale, et le pari de rassembler une communauté diverse dans un même but : faire vivre la langue et la culture françaises, ouvertes aux francophiles qui constitueront autant d’ambassadeurs auprès du reste de population.
La prochaine étape sera une consultation en ligne pour valider les axes principaux débattus et choisir la nature de la future organisation qui prendra forme d’ici l’hiver prochain.