Les tambours et les chants amérindiens ont résonné dans la réserve des Six-Nations, rythmant trois jours de fête et de folklore autochtone dans le parc Chiefswood, du 21 au 23 juillet. C’est entre Brantford et Caledonia que s’est déroulé le pow-wow de la rivière Grand, un événement important dans la région.

Cette tradition vieille de 38 ans qui rassemble des nations autochtones d’Amérique du Nord dans un concours de danse traditionnelles, a connu une forte affluence. Quelque 200 concurrents représentant des réserves autochtones du Canada et des États-Unis ont rejoint les nations iroquoises et Delaware qui cohabitent dans la région sur plus de 180 kilomètres carrés. Devant une foule dense regroupée sur plusieurs gradins, visages peints et regards déterminés, enfants et adultes ont dansé autour du cercle initiatique formé de la traditionnelle « Grande Entrée » pour se départager dans leurs catégories respectives.
Symbolisant à la fois leur appartenance tribale et leur histoire personnelle, leurs costumes colorés composés de peaux, de plumes, de clochettes et de broderies ont attisé la curiosité des visiteurs, heureux de prendre une photo en souvenir.

Déambulant d’une tente à une autre, le long de la rivière Grand, le public a également découvert toute la richesse de l’artisanat autochtone. Mocassins, capteurs de rêves, sculptures, fourrures, etc. : l’art des Premières Nations a encore prouvé qu’il était multiple et bien vivant.

Autrefois célébrations des dieux et des exploits guerriers au sein des tribus, les pow-wow se sont développés tout au long du XIXe siècle pour lutter contre l’assimilation et perpétuer des traditions autochtones.

Interdites par les gouvernements canadiens et américains au XIXe siècle, ces cérémonies ont par la suite connu un renouveau avec l’assouplissement de la loi au XXe siècle.
Depuis une trentaine d’années, elles se sont muées en rassemblements intertribaux, culturels et populaires où les nations amérindiennes tissent des liens non seulement entre elles mais aussi avec les non-autochtones, autorisés à y assister, à condition de faire preuve de respect.
Une ouverture plébiscitée par les Canadiens qui répond à une volonté commune de perpétuer les traditions ancestrales et d’embrasser la réconciliation, en cette année du 150e anniversaire de la Confédération.