Dans une région en forte croissance économique, les opportunités de carrière professionnelle sont nombreuses, particulièrement pour les francophones. Encore faut-il informer les employeurs des leviers internationaux dont ils disposent et attirer les candidats dans une région qui, si elle est connue pour ses atouts touristiques, l’est beaucoup moins pour son écosystème bilingue.
Afin de développer des synergies en matière de recrutement international, les organismes francophones de la Péninsule impliqués dans l’emploi et l’immigration ont donc convaincu les organisateurs de Destination Canada d’ajouter une étape à leur tournée canadienne.
Louise Van Winkle, responsable Promotion francophone au service de l’immigration de l’ambassade du Canada à Paris, est ainsi venue présenter, le mercredi 14 mars à St. Catharines, ce forum de mobilité internationale (qui fait l’objet d’un salon de l’emploi chaque année à Paris et Bruxelles) devant des employeurs, des représentants de la ville et de la Greater Niagara Chamber of Commerce (GNCC).
Soutenu par Immigration, Réfugiés, Citoyenneté Canada, Destination Canada permet chaque année à plusieurs centaines de Français, de Belges, d’Africains du Nord et de l’Ouest (dont les pays d’origine connaissent des taux de chômage avoisinant les 10 %) d’immigrer au Canada, notamment par le biais du programme Mobilité francophone. L’objectif du gouvernement est clair : attirer les francophones hautement qualifiés à l’extérieur du Québec et contribuer à assurer la vitalité de la communauté en situation minoritaire.
Un objectif partagé par l’Ontario qui a accueilli près de 112 000 nouveaux résidents permanents en 2017 et fixé la barre très haute en matière d’immigration francophone : 5 % par an (par rapport à 4 % pour le Canada). Conseillère principale en programmes au ministère des Affaires civiques et de l’Immigration, Maybelle Szeto a d’ailleurs présenté le Programme ontarien des candidats à l’immigration. Ce coup de pouce provincial permet aux candidats compétents et expérimentés qui choisissent l’Ontario d’augmenter leur nombre de points lorsqu’ils font leur demande de résidence permanente, notamment via le programme Entrée Express.
Relayées sur le terrain par le Réseau de soutien en immigration francophone, ces politiques gouvernementales volontaristes ont permis aux décideurs économiques et politiques locaux de saisir l’enjeu et le potentiel que représente l’immigration francophone. Selon Mishka Bolsom, présidente de la GNCC, faire coïncider la forte demande régionale de main-d’œuvre qualifiée bilingue (notamment dans le tourisme, l’hôtellerie et le commerce) avec le bassin de recrutement international est une opportunité à exploiter.
« Cela conforte aussi les employeurs dans l’idée que recruter hors région, comme en France, est un atout. À nous d’aller chercher les bonnes ressources et de les promouvoir auprès d’eux, explique Lucie Huot, au côté de Marcel Castonguay. Pour la directrice du Centre d’emploi et de ressources francophones CERF Niagara et le directeur du Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara, la dynamique francophone passe par l’accueil et l’intégration de nouveaux arrivants qui contribueront à la croissance économique locale.
Photo: les décideurs politiques, économiques et communautaires lors de la session d’information