Le Festival de vin de glace bat son plein dans le Niagara. Chaque fin de semaine, une communauté de la région accueille les festivités. Après Jordan, c’était au tour de Niagara-on-the-Lake de s’habiller aux couleurs du vin de glace les 23 et 24 janvier derniers. 

Les restaurants proposent durant les deux jours des dégustations spécialement imaginées pour l’occasion et une partie de la rue Queen à Niagara-on-the-Lake est transformée en marché éphémère, orné d’un bar de glace où les visiteurs prennent plaisir à se faire photographier.

Durant tout le temps des célébrations (du 15 au 31 janvier), les nombreux vignobles de la région accueillent des visiteurs venus du Canada et d’ailleurs, afin de les initier à l’art viticole canadien.

Le Château des Charmes s’est imposé au fil des années comme l’un des domaines incontournables de la route des vins du Niagara. Cette exploitation familiale, créée en 1978 par Paul Bosc, sera le premier domaine à proposer une production composée exclusivement de cépages de l’espèce Vitis vinifera. Une idée qui semblait être un pari insensé à l’époque. Comment assurer à des vignes traditionnellement cultivées en Europe de résister à l’hiver canadien?

Paul Bosc avait de son côté dûment noté le micro climat du Niagara. Bordé par le lac Ontario au nord, l’escarpement du Niagara au sud et la rivière à l’est, la région offre un écosystème tout à fait incroyable qui permet à la propriété de produire 14 cépages couvrant la quasi-totalité des régions françaises. « Sauf les vins du Languedoc-Roussillon », explique Sylvie, dynamique Beauceronne qui guide les visiteurs de la vigne, à la dégustation en passant par la chaîne de 

production.

Les ceps de Cabernet côtoient ceux de Sauvignon et de Gewurztraminer. « Quand les visiteurs français découvrent cela, ils n’y croient pas », dit-elle en riant. 

Et pourtant, le Canada est au début de sa production viticole. Les règles ne sont pas de mise dans la région. La composition du sol, les particularités du climat, leurs impacts sur la vigne : tous ces sujets sont aujourd’hui à l’étude. 

La culture du vin est en plein essor dans la région et la péninsule 

du Niagara bénéficie depuis quelques années d’une appellation d’origine protégée par la Vintners Quality Alliance (VQA) : « Niagara Escarpment ».

C’est bien cette vision que Paul Bosc avait en tête en lançant son entreprise. Il obtiendra même l’Ordre du Canada pour sa contribution à l’industrie du vin au pays. 

Aujourd’hui, son fils, Paul-André Bosc a repris le flambeau familial avec la même ambition. Comptant à l’origine 25 hectares, la propriété s’étend à l’heure actuelle sur plus de 1000 hectares. Président du domaine, le fils n’a pas peur de prendre des risques et recherche l’innovation. Le domaine produit même un cépage exclusif issu d’une mutation naturelle : le Gamay Noir Droit. 

Le samedi 23 janvier, le château a accueilli plus de 1000 visiteurs à l’occasion du Festival du vin de glace. Vidal, Riesling et Cabernet sont les cépages utilisés pour trois des vins de glace de la cuvée 2014 proposés à la dégustation. Au rendez-vous, d’incroyables parfums d’abricot, de pêche et de fruits exotiques.

Photo:  Le Château des Charmes a accueilli plus de 1000 visiteurs le samedi 23 janvier.