Avec sa toile intitulée Rara, l’artiste Jean-Salomon André a reçu le premier prix au Festival des beaux-arts de Mont Carmel à Niagara Falls pour la meilleure peinture à l’acrylique le 31 août dernier. Même s’il maîtrise tous les modes d’expression de la peinture, cet artiste, qui réside en banlieue de Toronto a opté pour l’acrylique, car il aime les défis.
« J’ai reçu une formation en peinture à l’huile et à l’aquarelle en Haïti, affirme-t-il d’entrée de jeu. Cela dit, j’ai choisi l’acrylique, car il sèche en moins de cinq minutes. Conséquemment, il faut réussir ses mariages de couleur du premier coup. De plus, contrairement à la peinture à l’huile, l’acrylique ne dégage pas d’odeur. »
Lors du concours du Festival des beaux-arts de Mont Carmel, l’artiste a présenté deux œuvres s’inscrivant dans l’art contemporain, courant qui privilégie les formes abstraites. « L’art contemporain permet aussi d’évoquer une panoplie d’émotions. En peignant un grand tambour africain sur Rara, je voulais mettre en évidence ma fierté noire », confie-t-il.
Peindre un tambour africain est aussi une façon pour lui de célébrer ses racines. « Comme bien des Haïtiens, mes ancêtres viennent de l’Afrique, poursuit-il. Cet instrument est le précurseur des moyens de télécommunications modernes. On l’utilisait pour communiquer d’un village à l’autre afin d’exprimer la détresse, entre autres. »
De plus, pour la partie hors-concours du Festival des beaux-arts de Mont Carmel, Jean-Salomon André a aussi présenté deux œuvres de nature morte qui montrent un pot de fleurs. « Même si ce sujet est très basique, je désirais surprendre ma femme en me limitant à trois couleurs, soit le rouge, le bleu et le jaune, raconte l’artiste. En somme, je ne me suis pas contenté d’utiliser la technique de la nature morte; j’ai voulu la perfectionner. » En s’aventurant dans l’art contemporain et la nature morte, Jean-Salomon André voulait « montrer à [sa] communauté d’accueil qu’on peut trouver plusieurs styles chez un artiste ». Bref, malgré sa passion pour l’art contemporain, Jean-Salomon André ne boude pas pour autant le réalisme.
Photo : De gauche à droite : Torena Gardner-Durdle, directrice du Festival, le père Stanley Makacinas, directeur du Musée de Mont Carmel, et Jean-Salomon André, artiste et le tableau gagnant intitulé RARA.