Quand l’animatrice de l’atelier de broderie en relief (ou brésilienne), Pauline Richard, a indiqué aux participantes qu’il fallait « chatouiller le ventre du bouillon », 

c’est comme si elle avait parlé chinois. Cependant, lorsqu’elles ont réalisé dans les minutes qui ont suivi que le « bouillon » est un petit cordonnet de fil tortillé en petites boucles, et que le fait de passer son aiguille sous le cordonnet dans un mouvement de va-et-vient (c’est ça « chatouiller le bouillon ») permet de le placer correctement sur le canevas, tout s’éclaircit.

Animatrice hors pair, Mme Richard fait preuve d’une patience admirable lorsqu’elle explique les points de base et quelques techniques de la broderie brésilienne en ce samedi matin du 24 janvier, au Centre des aînés francophones de Port Colborne. 

C’est en 1993 que cette dame aux doigts de fée a découvert, tout à fait par hasard, ce type de broderie. « J’étais à la bibliothèque et, dans une armoire vitrée, il y avait une série de coussins brodés en relief, raconte-t-elle. J’ai trouvé ça tellement beau que je voulais en faire. Finalement, j’ai réussi à rejoindre la personne qui les avait fabriqués. Elle m’a dit qu’elle serait prête à offrir un cours sur la broderie brésilienne si je trouvais neuf autres personnes qui étaient intéressées. »

N’ayant pas réussi à recruter le nombre de personnes requis (elle n’en avait trouvé que huit), Mme Richard a donc décidé de l’apprendre par elle-même. Elle a acheté des livres et a appris les différents points. Elle s’est procuré une vidéo d’un organisme situé à Portland en Oregon et est allée y suivre un stage d’une semaine. Depuis, elle a élargi son réseau, perfectionné la technique tant et si bien qu’à l’heure actuelle, elle donne des cours privés dans sa résidence de Port Colborne. Elle a même démarré la section ontarienne de la BDEIG (Brazilian Dimensional Embroidery International Guild), organisme basé à Washington qui compte des chapitres dans 13 États américains et un autre dans l’Ouest canadien. 

C’est donc cette passionnée de broderie qui a dirigé l’atelier offert au Centre des aînés dans le cadre du programme « Joie de vivre », financé par le ministère des Affaires civiques et de l’Immigration ainsi que le Secrétariat aux affaires des personnes âgées de l’Ontario.

À leur arrivée, les participantes se sont rassemblées, de façon très conviviale, autour d’une table sur laquelle étaient étalés différents échantillons de broderie faits par Mme Richard, ce qui leur permettait de voir ce qu’il était possible de broder en trois dimensions : des fleurs, des colliers de dentelle, des ornements, etc. Puis, l’animatrice a distribué à chacune un canevas rectangulaire de 4 po sur 6 po (sur lequel était imprimé un dessin : une longue tige, deux boutons de fleur, trois feuilles), un long fil et une aiguille à broder. Et voilà, l’atelier commence sur-le-champ. Trois heures plus tard, chacune est ressortie en arborant fièrement son chef-d’œuvre.

« J’espère que j’arriverai à créer des motifs en trois dimensions que je pourrai mettre sur mes vêtements, raconte Carmen Brunet, une des participantes et vice-présidente du Centre des aînés. Je suis surprise qu’il n’y ait pas eu plus de monde que ça aujourd’hui. C’est gratuit! Pourquoi les gens n’en profitent-ils pas? » 

Alors le message est lancé, un second atelier sera offert samedi prochain, le 7 février, et tous et toutes sont bienvenus. À votre tour de venir chatouiller le ventre du bouillon que vous aurez habilement créé! 

Pour tout renseignement sur les ateliers offerts dans le cadre du programme « Joie de vivre » au Centre des aînés francophones de Port Colborne, téléphonez au 905 834-0683.