Réunis à Cambridge, dans le Sud-Ouest ontarien, des acteurs communautaires et institutionnels ont échangé autour des défis du vieillissement en contexte minoritaire. Discussions, présentations et réseautage ont souligné l’importance d’unir les forces locales pour assurer aux personnes âgées un accès équitable à l’information et aux ressources.
Christiane Beaupré, IJL Réseau.Presse
La salle Optimist de l’aréna de Hespeler à Cambridge s’animait dès les premières heures de la matinée du 1er octobre. Autour d’un café, une quinzaine de représentants d’organismes francophones de la région se sont réunis pour une rencontre conviviale, destinée à échanger sur leurs expériences et les défis auprès de cette communauté francophone du Sud-Ouest ontarien.
Quelques heures avant l’ouverture de la Foire de vie active pour les 50 ans et plus, organisée par la municipalité, les intervenants francophones ont discuté des besoins de leurs clientèles respectives et des difficultés rencontrées pour accéder à des services en français.
La rencontre a permis à chaque personne autour de la table de se présenter et de partager les réalités de son organisme : le Centre communautaire francophone local avec sa présidente Angèle Lacroix, le Centre de planification des services de santé en français avec sa directrice régionale Annie Boucher, Santé Ontario représenté par sa planificatrice des services en français Leila Bey, la Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario avec Jean Gacinya et Jean-Marie Kenne pour ne nommer que quelques participants.
La Ville de Cambridge était représentée par Joanne Klausnitzer, qui a assumé le rôle de co-animatrice de la rencontre. Même si elle ne parle pas français, sa présence et son implication ont témoigné des efforts municipaux pour offrir une place à la communauté francophone dans la vie publique locale.
Le temps était limité pour aborder les sujets proposés, notamment les principaux défis pour soutenir les membres de la communauté francophone et favoriser leur accès aux services de santé en français. Les intervenants ont convenu qu’il serait utile d’organiser d’autres rencontres afin d’explorer des initiatives communes, telles que la résolution de problèmes partagés, le marketing conjoint pour les ressources humaines ou encore la sensibilisation aux services offerts.
Cette première rencontre a ouvert la voie à une présentation riche en informations, animée par Ivette Hernandez Ortiz, représentante de Service Canada. Elle a détaillé les nouveaux avantages pour les aînés proposés par le gouvernement fédéral : le Plan de soins dentaires canadien, la Prestation canadienne pour invalidité et l’élargissement de l’admissibilité aux prestations existantes. Mme Hernandez-Ortiz a expliqué les démarches à suivre, les critères d’éligibilité et a offert des conseils pratiques pour éviter les obstacles dans les demandes, répondant aux questions des participants tout au long de sa présentation.
Pour les représentants d’organismes, ces programmes représentent une occasion concrète de mieux soutenir les aînés francophones. « Ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver, mais savoir qu’on peut compter sur des explications claires change tout », mentionne une participante, en référence au Plan de soins dentaires.
La journée s’est poursuivie avec un déjeuner réseautage, permettant aux intervenants francophones de poursuivre les échanges sur la santé, la vie communautaire, la retraite et les projets à venir au sein de leurs organismes respectifs.
En après-midi, la foire a officiellement ouvert ses portes avec la participation de quelque 80 exposants et des séances d’information offertes en anglais. Les thèmes abordés allaient de l’activité physique à la santé mentale, en passant par les conseils financiers. Si la diversité des ateliers témoignait de la richesse des ressources disponibles, les représentants présents ont souligné le besoin d’une plus grande accessibilité linguistique afin que les aînés francophones puissent pleinement bénéficier de ces services.
Au-delà des kiosques et des présentations, la Foire de vie active a mis en lumière une réalité importante : soutenir le vieillissement en Ontario implique aussi de défendre l’accès à l’information et aux services dans sa langue. Même si très peu de citoyens aînés francophones étaient présents, les échanges entre organismes renforcent la visibilité et la coordination des services pour cette population.
Cette journée a rappelé que le vieillissement ne concerne pas seulement le mode de vie des individus, mais également les droits collectifs et la solidarité au sein de la communauté. Les participants sont repartis mieux informés et mieux outillés pour poursuivre leur mission auprès des aînés francophones, conscients que leur rôle contribue directement à l’inclusion et à l’épanouissement de ces derniers.
Ces foires dépassent le simple cadre d’un marché de services : elles deviennent un espace où les aînés se réapproprient leur citoyenneté et affirment leur voix en tant que francophones. La participation active de la Ville de Cambridge, qui a contribué notamment à l’animation de la rencontre des intervenants francophones, illustre comment une municipalité peut soutenir et mettre en valeur la francophonie sur son territoire.
Photo : La Foire de vie active pour les 50 ans et plus organisée à Cambridge proposait quelque 80 kiosques d’intérêt pour les aînés. (Crédit : journal Le Régional)