La communauté afro-canadienne de Hamilton compte de nombreuses personnalités qui ont influencé son histoire. Depuis la maison des Griffin à Ancaster, l’un des vestiges importants témoignant du chemin de fer clandestin en Ontario, à Lincoln Alexander, lieutenant gouverneur de l’Ontario de 1985 à 1991, les Noirs de Hamilton ont marqué l’histoire non seulement de la ville depuis ses débuts, mais aussi celle de la province et du pays. »

C’est en ces mots que Sébastien Skrobos, agent de développement à l’ACFO Hamilton, et Tabitha Katanda, représentante des communautés ethnoculturelles, ont accueilli les participants à la célébration du Mois de l’histoire des Noirs le samedi 22 février au Centre culturel ukrainien. Organisée par le Centre de santé communautaire Hamilton-Niagara (CSCHN) en collaboration avec divers partenaires communautaires, cette soirée avait pour thème « Seuls nous ne pouvons atteindre le succès ».

« Aujourd’hui, l’histoire des Noirs de Hamilton continue à s’écrire en français avec l’apport d’une forte immigration francophone en provenance des Caraïbes et d’Afrique, explique M. Skrobos. Mais malgré cette présence, malgré la contribution importante des Afro-Canadiens à l’histoire de la province et de la ville, cette histoire reste méconnue. C’est cette méconnaissance que nous, en tant qu’organismes communautaires francophones et représentants des communautés noires de l’immigration, souhaitons contribuer à réparer en organisant cette soirée en l’honneur du Mois de l’histoire des Noirs. »

En plus de nombreux représentants d’organismes de la région, les députés fédéraux Wayne Marston et David Christopherson s’étaient déplacés pour l’occasion. Ce dernier a souligné le fait qu’un anglophone comme lui, qui vient célébrer le Mois de l’histoire des Noirs avec des francophones de toutes origines dans un centre ukrainien « illustre vraiment la réalité canadienne de Hamilton ». Il a parlé de l’importance de persister à reconnaître l’histoire de ceux et celles qui font qu’aujourd’hui, partout au pays, le Mois de l’histoire des Noirs est devenu un évènement aussi important que n’importe quel autre et a remercié les organisateurs pour leur travail.

D’autres politiciens tels que Bob Bratina, maire de Hamilton, et les députés Andrea Horwath, Monique Taylor et David Sweet ont envoyé des messages d’encouragement. Puis le Dr Eugène Nshimiyimana, professeur au département de Français de l’Université McMaster, a prononcé un discours sur le thème de la soirée. Il a clairement indiqué que les Noirs du monde entier doivent répondre à l’appel de solidarité du thème Seuls nous ne pouvons atteindre le succès. « Notre succès est lié non à l’isolement mais à l’ouverture aux autres », insiste-t-il. Il a fait un parallèle au fait que dans certains pays d’Afrique, les Noirs sont en guerre et ne peuvent travailler ensemble pour un meilleur avenir. « Ici ce soir, les communautés rwandaise, tchadienne, congolaise et haïtienne sont toutes représentées et s’unissent d’une seule voix pour célébrer leur identité et leur culture respective. Cette solidarité est la clé de notre succès pour le présent et pour l’avenir », conclut ce survivant du génocide au Rwanda.

Les festivités ont vraiment décollé après cette mini conférence avec un buffet, et des prestations musicales et de danse de Sylvano Tshiunza de la République démocratique du Congo, Akwaba Cultural Exchange, un groupe de danse salsa et un défilé de costumes traditionnels de jeunes femmes de la communauté rwandaise. Un franc succès! 

Photo : Sébastien Skrobos (à gauche) et Bonaventure Otshudi