Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, Solidarité des femmes et familles immigrantes francophones du Niagara (Sofifran) a proposé quatre activités pour le Festiv’Ebène au cours du mois de février.
La dernière activité du samedi 25 février a sonné la fin des réjouissances, mais sans tristesse et en chanson pour la dixième édition du festival au Niagara Folk Arts à St. Catharines. La salle du haut (Robertson Hall) accueille les artistes, les exposants ainsi que les invités.
Dans la salle du bas, de savoureux plats traditionnels africains sont servis. Poisson, poulet, chèvre et légumes sont au menu pour composer des assiettes généreuses qui parfument le bâtiment et sont un appel à la gourmandise.
La soirée s’ouvre avec les mots de la maîtresse de cérémonie Witta Nicoyishakiye, étudiante à l’Université Brock, ainsi que ceux de la directrice artistique Nafée Faïgou et de la directrice générale de Sofifran, Fété Kimpiobi. Elles tiennent à remercier chaleureusement les nombreux partenaires financiers, communautaires et bénévoles, sans qui le Festiv’Ebène n’aurait pas lieu.
En effet, Mme Kimpiobi est ravie de voir autant de monde dans la salle et si « 10 ans c’est énorme, en même temps c’est peu ». Par là, elle explique le défi que représente une organisation de ce type, centrée à la fois sur une minorité, sur les femmes et les francophones. Mais l’organisme a réussi à tenir longtemps en grande partie grâce au soutien des autres associations francophones de la région.
Et cette collaboration donne naissance à de beaux spectacles présentés à cette soirée de clôture : Justine Gogoua, en poésie, musique et danse puissante et rythmée; le groupe Akwaba aux percussions (avec le « balafon », le « doundoun » et le « djembé », instruments originaires de la Côte d’Ivoire; Fojeba, un groupe aux paroles multilingues et à la musique mélodieuse et folklorique issue d’un métissage original; la compagnie Djeli sira accompagnant les chants de l’histoire de son peuple en percussion; les numéros de danse afro-caribéenne et urbaine moderne de Ekin Agency; et Kiltir Nou Zil, originaire de l’île Maurice qui chante et s’accompagne.
Les artistes également collaborent et c’est une belle énergie qui se dégage dans la salle. Justine Gogoua a rappelé d’ailleurs l’importance de la collaboration artistique. Elle s’impose dans ce métier et Sofifran encourage la collaboration. »
C’est en effet ce type de regroupement qui fait naître des partenariats financiers et artistiques. C’est aussi bien sûr et avant tout un regroupement communautaire. La jeunesse dans la salle est d’ailleurs assez marquante. Comme une preuve du dynamisme ambiant, tous les groupes d’âge sont représentés, du bébé à l’adolescent et de l’adulte au plus âgé. Certains ont grandi et vieilli avec le festival.
La clôture du festival 2017 a été une nouvelle occasion de mettre la « femme ébène » à l’honneur et particulièrement la culture africaine, en paroles et en musiques et de rappeler l’importance de l’oralité sur ce continent riche, à la fois unique et diversifié que celui de l’Afrique.

Photo : Justine Gogou a rappelé d’ailleurs l’importance de la collaboration artistique.