Des milliers d’Ontariens ont dû prendre un long congé forcé ce printemps. Certains, malheureusement, ne reverrons pas leur lieu de travail : la crise a durement affecté le marché de l’emploi et entraîné la faillite de nombreuses entreprises. Le Bureau de la responsabilité financière de la province (BRF) a rendu public ses données relatives aux pertes d’emplois entre février et mai et le portrait n’est guère réjouissant pour la région du Niagara.

Windsor et les municipalités adjacentes constituent la zone la plus touchée puisqu’y sont disparus 31 900 emplois, soit 19,1 % des postes qui existaient jusque-là. St. Catharines et sa région suivent immédiatement au classement avec une diminution de 15,6 % et près des deux cinquièmes de cette baisse sont survenus dans l’industrie de l’hébergement et des services alimentaires.

La moyenne provinciale de la variation de l’emploi est de 11,7 %. Sur le territoire du Régional, la région de Waterloo a vu disparaître 12,8 % de ses emplois alors que la ville de Hamilton peut s’estimer chanceuse d’être sous la moyenne ontarienne avec un recul 10,7 %.

À Hamilton, ce sont les industries manufacturières et le secteur de l’hébergement et des services alimentaires qui ont le plus écopés de la crise.

De son côté, la municipalité de Guelph a été la ville ontarienne la moins touchée par la pandémie : seuls 4300 postes ont été supprimés, soit 4,9 %.

Il est trop tôt pour avoir un portait complet de la situation pour juin. Le BRF estime que pour les quatre mois étudiés, 2,2 millions de travailleurs ontariens ont été touchés directement par des compressions de postes ou d’importantes réductions des heures de travail. Les dernières données disponibles, pour mai, font état d’un taux de chômage en Ontario de 13,6 %. Qui plus est, l’Ontario a été la seule province à enregistrer une chute nette de l’emploi en mai.

Le BRF se montre prudent mais optimiste en conclusion de son rapport : « L’Ontario verra vraisemblablement une croissance de l’emploi en juin, étant donné le déconfinement graduel qui a continué tout au long du mois. Cependant, puisque le moment du déconfinement diffère entre les régions de la province, le rythme des gains d’emploi peut varier selon la région métropolitaine de recensement ».

Ce n’est pas demain la veille que l’économie roulera à plein régime et les conséquences de cette crise ne seront pas que monétaires : pauvreté, dépression, divorce, etc. Des milliers de vie s’en trouveront bouleversées. Plus que jamais, la solidarité sera donc une nécessité.